
Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche à Washington, DC, le 31 juillet 2025 ( AFP / Jim WATSON )
Donald Trump a ordonné vendredi le déploiement de deux sous-marins nucléaires en réaction à des commentaires "incendiaires" de l'ancien président russe Dmitri Medvedev, une poussée de fièvre qui intervient au moment où Washington durcit le ton envers Moscou sur la guerre en Ukraine.
Conciliant envers Vladimir Poutine après son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain a menacé ces derniers jours d'imposer de nouvelles sanctions contre la Russie, qui ignore ses ultimatums et intensifie ses bombardements sur l'Ukraine.
Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a écrit avoir "ordonné que deux sous-marins nucléaires soient positionnés dans les zones appropriées, au cas où ces déclarations idiotes et incendiaires soient plus sérieuses que cela".
"Les mots comptent et peuvent souvent avoir des conséquences imprévues, j'espère que cela ne sera pas le cas cette fois", a averti le président des Etats-Unis.

Dmitri Medvedev, chef de Russie Unie, lors d'un congrès du parti en novembre 2019 à Moscou ( POOL / SERGEI ILNITSKY )
Il n'a pas précisé où exactement les sous-marins seraient envoyés, ni s'il s'agissait de submersibles à propulsion nucléaire ou porteurs d'ogives atomiques.
Interrogé peu après sa décision par un présentateur de la chaîne Newsmax pour savoir si ces sous-marins étaient "plus proches de la Russie", Donald Trump a simplement répondu avec un petit rire: "Oui, ils sont plus proches de la Russie".
Dmitri Medvedev a été président de la Russie de 2008 à 2012, entre deux mandats de Vladimir Poutine, et était alors considéré en Occident comme un réformiste et un modéré.
Mais il a depuis 2022 multiplié les propos provocateurs, notamment sur la menace d'un conflit nucléaire, même si son influence sur la politique russe reste limitée.
- Missiles hypersoniques -

Ce combo montre, de gauche à droite, le Premier ministre russe de l'époque, Dmitri Medvedev, à Belgrade, le 19 octobre 2019, et le président américain Donald Trump à bord d'Air Force One le 29 juillet 2025 ( AFP / Andrej ISAKOVIC )
Jeudi, M. Medvedev avait fustigé M. Trump en citant "la fameuse +main morte+", une allusion à un système automatisé ultra-secret mis en place par l'Union soviétique pendant la Guerre froide pour prendre le contrôle de son arsenal nucléaire en cas de destruction de sa chaîne de commandement.
L'actuel numéro deux du Conseil de sécurité du pays avait jugé dans un autre message publié sur X le 28 juillet que chaque nouvel ultimatum fixé par le président américain pour mettre fin au conflit en Ukraine "était une menace et un pas vers la guerre" entre Russie et Etats-Unis.
Les déclarations de Donald Trump interviennent aussi quelques heures après l'annonce par Vladimir Poutine que la Russie avait lancé la production en série de l'Orechnik, son missile hypersonique de dernière génération, qui peut porter une charge nucléaire.
Il a répété que Moscou pourrait déployer prochainement ces missiles au Bélarus, allié de la Russie et frontalier de plusieurs pays de l'Otan et de l'UE.

Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin à Moscou le 31 juillet 2025 ( POOL / Evgenia Novozhenina )
Le président américain avait opéré peu après son retour au pouvoir en janvier un rapprochement spectaculaire avec Vladimir Poutine, persuadé que sa bonne relation avec le dirigeant russe lui permettrait d'arrêter rapidement la guerre qui fait rage depuis l'offensive russe de février 2022.
Le conflit a fait depuis des dizaines, voire des centaines de milliers de morts dans les deux pays.
Le républicain de 79 ans somme désormais Moscou de cesser les hostilités d'ici la fin de semaine prochaine. Il envisage des sanctions dites "secondaires", c'est-à-dire infligées aux pays qui achètent notamment du pétrole russe, dans le but de tarir cette source de revenus essentiels pour la machine de guerre russe.
- Défenses saturées -
Malgré ces menaces, l'AFP a analysé vendredi que les forces armées russes n'avaient jamais lancé autant de drones contre l'Ukraine qu'en juillet (6.297).
Cela comprend une importante part de drones leurres, surtout destinés à saturer des systèmes de défense antiaérienne ukrainiens déjà mis à mal par l'intensité des attaques.

Les ruines de la petite ville de Tchassiv Iar, est de l'Ukraine - selon des images fournies par l'armée russe le 31 juillet 2025 ( Russian Defence Ministry / Handout )
Entre janvier et juin, la Russie a triplé le nombre de missiles envoyés sur l'Ukraine (77 contre 239, puis 198 en juillet), selon les données analysées par l'AFP à partir de chiffres fournis par Kiev.
Ces attaques aériennes ont lieu toutes les nuits, poussant les habitants à se réfugier dans un abri, dans leur salle de bain ou dans les couloirs d'un métro, sous le vacarme des sirènes d'alerte.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, une attaque sur Kiev a tué 31 civils selon un nouveau bilan communiqué vendredi par les autorités, l'une des pires de ce type contre la capitale en plus de trois ans de guerre.
Cinq enfants font partie des victimes, dont "le plus jeune n'avait que deux ans", a déploré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
M. Poutine a malgré tout assuré vendredi vouloir une "paix durable" en Ukraine, M. Zelensky l'appelant, en réponse, à ce qu'ils se rencontrent pour négocier.
9 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer