Facebook, Instagram, Linkedin, Twitter ; en surfant sur ces réseaux sociaux, nous donnons des informations sur nos goûts, nos envies, notre profil. Toutes ces données personnelles (les fameux Big Data) valent de l'or pour les réseaux. Revendues à des annonceurs, elles leur permettent de cibler au mieux les pubs que nous voyons apparaitre sur notre écran. Ces bannières sur lesquelles nous cliquons ont rapporté 17 milliards de dollars à Facebook en 2015. Des chercheurs espagnols ont constaté que même lorsque l'on ne clique pas, les réseaux empochent.

Nos "datas" rapportent des sommes colossales aux réseaux sociaux
Big Brother
Internet étant gratuit, la publicité est le seul modèle économique pour pouvoir profiter de ses contenus. Si les internautes s'en étaient accommodés au début, la donne a aujourd'hui changé. Les publicités sont de plus en plus ciblées, les internautes ne peuvent plus les ignorer et le sentiment d'être épié se fait de plus en plus présent. C'est pourquoi nombreux sont ceux aujourd'hui qui utilisent des bloqueurs de publicité comme AdBlock, afin d'être débarrassé de ces intrus.La grogne monte également au niveau des autorités judiciaires. Le Conseil d'Etat a notamment fait part de ses inquiétudes dans son étude 2014 sur le numérique. Il cible particulièrement les risques d'un "enfermement de l'internaute dans une personnalisation dont il n'est pas maître" et d'une "confiance abusive dans les résultats d'algorithmes perçus comme objectifs et infaillibles".
Les Etats eux-mêmes s'inquiètent de ces dérives. En octobre 2015, l'Irlande, qui héberge la filiale de Facebook par laquelle transitent vers les USA les données de 300 millions d'abonnés européens, a fait parler d'elle. Un tribunal irlandais a en effet demandé à la commission nationale de protection des données d'enquêter sur la transparence de ces transferts. Cette saisine faisait suite à une décision de la cour européenne de justice invalidant les règles de transfert des données européennes outre-Atlantique.
Combien rapportons-nous ?
En attendant une révision du cadre des transferts de données, les réseaux sociaux continuent de gagner de l'argent. Le site capital.fr a réussi à estimer, avec le concours des agences de pub digitales Ad's Up et Makemereach, le gain moyen des plus grands réseaux sociaux.- Instagram : 5,60€. C'est le revenu moyen du réseau visuel pour 1000 parutions d'une photo sponsorisée. Racheté par Facebook en 2012, Instagram revendique 400 millions d'utilisateurs et 80 millions de photos partagées. Des sociétés spécialisées comme Ditto Labs ou Piqora les stockent et les analysent afin de repérer les tendances et les revendre aux marques.
- Linkedin : 4€. Revenu moyen par click d'un profil CSP+ sur une pub le ciblant. Avec ses 380 millions de membres, ce réseau de networking professionnel peut cibler très finement les profils et revendre très cher ceux qui peuvent rapporter gros.
- Facebook : 0,65€. Revenu moyen par click sur une pub. Selon Richard Strul, de l'Interactive Advertising Bureau (IAB), "la quantité et la précision des data détenues par Facebook sur les profils, les goûts et les comportements de ses 1,55 milliard de membres actifs sont sans équivalent". Résultat : 17, 08 milliards de dollars de recettes de publicités en 2015.
FDVT : un outil pour connaitre notre valeur sur Facebook
Facebook étant de loin le plus rentable des réseaux sociaux, un groupe de chercheurs madrilènes a voulu en savoir plus sur la valeur dégagée par ses utilisateurs. Ils ont développé une extension (plug-in) baptisée FDVT (Facebook Data Valuation Tools) afin de quantifier en temps réel la valeur publicitaire d'un profil. "Chacun a une valeur différente sur le marché selon son profil, de sorte que l'outil ne fournit qu'une estimation des profits" expliquent Angel et Rubén Cuevas, professeurs à l'université Charles III de Madrid et créateurs de l'extension. Ils ont notamment pu constater que le coût d'un utilisateur américain est presque deux fois supérieur à celui d'un espagnol. Ils ont également découvert que même sans jamais cliquer sur une publicité, Facebook générait malgré tout de la valeur à partir du profil.L'extension FDVT est disponible sur Chrome et bientôt sur Opera et Firefox.
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