
(Crédits: Unsplash - lilartsy)
Arrêter de fumer peut gonfler son apport personnel et réduire la facture de l'assurance emprunteur.
L'apport personnel exigé par les banques pour acquérir un logement s'élève au moins à 10% du montant total de l'achat, sachant que 20 à 30 % d'apport personnel sont particulièrement appréciés. Certains acquéreurs peinent à réunir cette somme qui peut être colossale. D'autres bénéficient d'un coup de pouce familial bienvenu : division de terrain pour transmettre une parcelle, don manuel, prêt familial sans intérêt…D'autres encore cherchent à épargner au maximum, par leurs propres moyens.
Le courtier Pretto suggère une piste d'épargne qui peut faire sourire de prime abord : arrêter de fumer. « Et si le tabac était un levier d'épargne ? », s'interroge-t-il. Et effectivement, étant donné que le prix des cigarettes ne cesse d'augmenter, cette solution peut être prise au sérieux. Avec un prix du paquet fixé à 12,50 € début 2025, et une nouvelle hausse à 13 € prévue en juin pour certaines marques, la facture grimpe très vite. La dépense mensuelle d'un fumeur quotidien s'élèverait à 375 euros par mois, soit 4500 par an.
Pour un couple composé de fumeurs, la facture grimpe à 9000 euros par an et même 27.000 euros sur trois ans. « Un montant vertigineux qui équivaut à 10 % du prix d'un bien immobilier de 40 m² en Île-de-France », analyse Pretto. «Le tabagisme contribue à la pauvreté, car les ménages dépensent en tabac des sommes qu'ils auraient pu consacrer à des besoins essentiels tels que l'alimentation et le logement », indique l'Organisation mondiale de la santé, OMS. « Arrêter de fumer, c'est aujourd'hui plus qu'un enjeu de santé publique. Pour de nombreux primo-accédants, c'est un levier d'épargne et un accélérateur d'accession à la propriété » , affirme Pierre Chapon, cofondateur de Pretto, courtier en crédit immobilier.
L'assurance coûte jusqu'à 70% plus cher pour les fumeurs
Ce courtier propose une simulation avec un couple qui gagne 3500 euros de revenus par mois à deux. Ils achètent à un taux d'emprunt de 3,05% sur 25 ans. Leur capacité d'emprunt s'ils ne fument pas s'élève à 256.013 euros. S'ils fument et dépensent donc à deux 750 euros par mois en cigarettes, leur capacité d'emprunt chute à 201.755 euros, soit une baisse de 55.158 euros. « En clair, fumer tue : votre santé, votre capacité d'épargne, et votre capacité d'emprunt », explique IN&FI Crédits, un autre courtier.
L'assurance emprunteur, obligatoire pour obtenir un prêt, coûte jusqu'à 70% plus cher pour les fumeurs que pour les non-fumeurs. Les fumeurs sont en effet plus à risque, ce qui provoque une majoration des cotisations. Pour un prêt de 197.000 euros sur 20 ans, pour les non-fumeurs, l'assurance coûte 17.788 euros et pour les fumeurs 30.465 euros. Un surcoût de 12.677 euros, soit une hausse de 71%. Cela dépend de l'âge et de l'état de santé de l'emprunteur. « Attention, le fait de fumer peut entraîner une hausse du coût de l'assurance-emprunteur de 30 à 60 % selon l'âge et l'état de santé de l'emprunteur. Par exemple, pour un célibataire de 40 ans, cadre, le taux d'assurance pourra passer de 0,20 à 0,30% s'il fume ou pas , nuance Lola Sougey-Lardin, responsable assurances de personnes chez NousAssurons, réseau de courtage en assurances. Avant d'ajouter : « Cela dépend aussi des assureurs. Certaines compagnies font la distinction entre vrai fumeur et fumeur occasionnel, soit moins de 5 cigarettes par semaine. Et attention aux fumeurs de cigarette électronique : si elle contient de la nicotine, elle sera assimilée à du tabac ! Dans tous les cas, mieux vaut dire la vérité à son assureur ou son courtier ! »
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