(Pexels)
La réforme des retraites passe par une remise à plat de tout le système. Le Haut-Commissariat à la réforme des retraites se penche sur les pensions de réversion des femmes. Les syndicats militent pour que ce système de solidarité soit renforcé.
Les pensions de réversion permettent de réduire de 15 points les écarts entre les hommes et les femmes. En 2016, les dépenses de réversion et d’allocation veuvage atteignaient 35,8 milliards d’euros, soit plus de 11% de l’ensemble des pensions. Le Haut-Commissariat à la réforme des retraites semble pourtant vouloir les supprimer, rapporte Les Echos.
Une question d'égalité
La polémique est venue d’un document de travail intitulé « Compte tenu des évolutions en matière de taux d’emploi des femmes et de conjugalité, doit-on maintenir des pensions de réversion ? » Pour rappel, 89% des femmes bénéficient toujours de ce système. Dans un système universel de retraites par points, la pension de réversion pourrait bien disparaître.
Cette perspective indigne Philippe Pihet, négociateur de FO sur les retraites. « Au rythme actuel, on parviendra à l’égalité salariale en 2132, autrement dit les pensions ne seront égalitaires qu’à partir de 2175 ! », s’exclame-t-il. Les pensions de réversion viennent compenser des carrières plus courtes ou interrompues pour motifs familiaux.
Maintenir les pensions
Près d’une retraitée sur deux (45%) touche un minimum de pension, contre 14% des hommes à la retraite. Or « ce minimum est inférieur au seuil de pauvreté: il ne faut donc pas réduire le niveau de solidarité actuel en faveur des femmes », rappelle Pascale Coton de la CFTC. Sans les pensions de réversion, l’écart entre les pensions atteindrait 40% !
Reste cependant à harmoniser des droits hétéroclites. Une salariée peut en bénéficier dès 55 ans, quand une femme en profession libérale doit attendre 65 ans. Les femmes pacsées ne peuvent pas en bénéficier. Pascale Coton estime qu’il faut « non seulement maintenir les pensions de réversion, mais en plus les aligner sur le mieux-disant ».
La règle des 25 années
Les syndicats veulent préserver les majorations pour enfant, afin qu’elles profitent à toutes les futures retraitées. Reste à savoir comment préserver la règle des 25 meilleures années de salaire, qui servent actuellement à calculer la pension des femmes. Le nouveau système n’a pas encore trouvé la bonne formule pour les intégrer.
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