Loi Pacte et réforme de l’assurance vie : qu’est-ce que l’eurocroissance ?
Dans le cadre du projet de loi Pacte, (Plan d'Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances, a dévoilé les grandes lignes de la réforme de l'épargne. Celle-ci doit notamment permettre de flécher l'épargne des français vers l'économie productive afin de financer le développement des entreprises françaises.
Concernant l' assurance vie , la fiscalité sera préservée. La réforme portera essentiellement sur l'eurocroissance que le gouvernement compte simplifier afin d'accélérer son développement.
Assurance vie : simplifier l'eurocroissance
Bruno Le Maire a dès le départ annoncé son souhait de ne « pas remettre en cause la stabilité du placement préféré des Français. Il n'y aura pas de grand soir de l'assurance vie, parce que ce n'est ni souhaitable ni responsable », a-t-il déclaré.
Il a ensuite expliqué que la réforme devrait permettre le développement de l'eurocroissance. Lancé en 2014, ce produit n'a pas encore rencontré le succès escompté : il représente aujourd'hui seulement 2,3 milliards d'euros d'encours (à comparer aux 1 300 milliards d'euros pour les fonds en euros classiques).
Qu'est ce que l'eurocroissance ?
L'eurocroissance est un support disponible sur certains contrats d'assurance vie . Il est à mi-chemin entre le fonds en euros (le capital est garanti à tout moment mais le rendement est peu élevé) et les supports en unité de compte (le capital n'est pas garanti mais le potentiel de rendement est plus important).
Avec l'eurocroissance, le capital n'est garanti (dans sa totalité ou en partie) qu'à l'issue d'une période de 8 ans minimum (l'épargnant peut choisir une échéance plus lointaine, 10 ans par exemple). Si l'épargnant effectue un retrait avant cette échéance, la garantie du capital ne joue pas et il peut subir une perte.
En contrepartie, l'eurocroissance promet un rendement potentiel plus élevé que celui des fonds en euros classiques (1,80% en 2017)
Autre spécificité du fonds eurocroissance, les rendements distribués peuvent varier selon trois paramètres : la date à laquelle les épargnants ont investi, le niveau des garanties retenues (par exemple capital garanti à 100% ou 98%) ou encore selon la durée pendant laquelle le capital ne sera pas garanti (par exemple 8 ans ou 10 ans)
Par exemple, la performance constatée au 31/12/2017 du fonds eurocroissance de l'AFER est de 9,78% pour un épargnant qui a investi en juin 2015 avec une échéance à 10 ans et de 15,19% si l'épargnant a choisi une échéance à 20 ans. Pour ceux qui ont investit en juin 2016, la performance pour une échéance à 10 ans est de 1,04% et de 2,12% avec une échéance à 20 ans ...
Attention, il faut bien avoir en tête que les performances positives constatées avant l'échéance ne sont ni acquises, ni garanties (contrairement à celles d'un fonds en euros classique).
Simplification de l'eurocroissance
Conscient de la complexité du produit, Bruno Le Maire souhaite le simplifier pour le rendre plus facilement compréhensible et plus attractif. Ainsi, il propose que le rendement soit unifié pour tous les épargnants et qu'il puisse être bonifié « lors d'engagements longs, en particulier dans les PME ». Avec ces mesures, il espère porter l'encours à 20 milliards d'euros en deux ans.
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