Des chercheurs américains mènent des tests contre certains cancers à l'aide de nano-particules du précieux métal. Une fois introduites dans la tumeur, les microscopiques particules d'or sont éclairées, ce qui permet de détruire les cellules cancéreuses. Un traitement délicat mais déjà efficace sur certains animaux et qui pourrait bien être un complément crédible, et sans douleur, aux thérapies existantes.

L'or : un remède contre le cancer ?
Injecter l’or dans le sang et éclairer
Rapportée par le Pr Emmanuel Fort au journal Le Point, la technique utilisée par les chercheurs américains a d'abord été testée sur des animaux atteints de cancer de la prostate, du pancréas et du cerveau, puis sur des humains. Elle consiste d'abord à injecter les nanoparticules d'or dans le système sanguin du patient. Ces particules, réduites au milliardième de mètre, sont cent fois plus petites que les cellules et peuvent circuler librement dans le système sanguin pour finir par pénétrer la tumeur. De plus l'or étant biocompatible, il ne présente a priori pas de danger pour la santé. Une fois concentrées au niveau des cellules cancéreuses, les nanoparticules d'or sont alors éclairées par résonance à un rayon lumineux. Elles se mettent ainsi à chauffer et à détruire les cellules cancéreuses où elles étaient nichées. Cette technique, dite de photothermie, nécessite la plus grande précision car cette chaleur destructrice doit se limiter aux zones infectées sans endommager les tissus sains.Des essais cliniques sont en cours aux Etats-Unis chez des patients atteints de cancers du cou et de la tête réfractaires aux traitements classiques ainsi que d'autres malades touchés par des cancers de la prostate et du poumon.
Les nanoparticules vectrices
Les nanoparticules peuvent être utilisées non seulement pour aller brûler des cellules cancéreuses mais aussi pour véhiculer des molécules (des médicaments par exemple) dans la tumeur. On parle alors de vecteur. Recouvertes d'anticorps, les nanoparticules vont se fixer spécifiquement sur la tumeur dont elles reconnaissent les protéines présentes sur leur membrane. Cette vectorisation permet, en outre, de diminuer la toxicité des traitements en ciblant au plus près les cellules cancéreuses. Une technique qui pourrait donc s'avérer plus efficace que la chimiothérapie par exemple, qui a tendance à avoir des effets secondaires toxiques importants et à détruire d'autres organes en plus de la tumeur.D'autres techniques, explique le Pr Fort, adoptent la stratégie "du cheval de Troie". Elles consistent à utiliser des globules blancs spécifiques, les macrophages, que l'on remplit de nanoparticules d'or afin de pénétrer plus profondément les tumeurs.
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