Voulu par le gouvernement Fillon en 2010, le passage de l'âge légal minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans sera effectif le 1er janvier 2017. Tous les salariés (privé, artisans, libéraux, fonctionnaires sédentaires) nés après le 31 décembre 1954 devront s'y soumettre. La retraite à taux plein (sans pénalités) passera de 65 à 67 ans. Quelques cas exceptionnels échapperont à ces nouvelles règles, comme les fonctionnaires de terrain, les carrières longues, les personnes touchées par un handicap ou celles dont le métier est jugé particulièrement pénible.

Dès 2017, la retraite à62 ans pour (presque) tous
Une transition échelonnée sur 6 ans
La réforme est engagée depuis 2011. Dans la pratique, ce passage de 60 à 62 ans s'est fait au rythme de 4 mois supplémentaires de travail pour les personnes nées avant la fin de l’année 1951, puis de 5 mois supplémentaires pour celles nées à partir de 1952. Concrètement cela signifie que les générations nées avant le 1er juillet 1951 ont pu partir à la retraite à 60 ans et que celles nées à partir du 1er janvier 1955 seront les premières à partir à la retraite à 62 ans, dès le 1er janvier prochain. Toutefois pour bénéficier du taux plein, dès lors que l'âge requis sera atteint, il faudra justifier d'une durée d'assurance minimale calculée en fonction de l'âge et de l'espérance de vie. Cela est valable à moins d'avoir commencé à travailler très jeune (avant 20 ans) ou d'entrer dans un cas de dérogation spécial.De 41,5 à 43 années de cotisation
Comme pour l'âge minimum de départ à la retraite, l'augmentation du nombre d'années de cotisation pour bénéficier du taux plein se fait de manière progressive. Cela afin de conserver l'écart de 5 ans entre les deux « bornes » d'âge de départ à la retraite, respectivement 62 et 67 ans. Les personnes nées avant le 1er juillet 1951 ont pu bénéficier du taux plein en 2016 à l'âge de 65 ans, ou peuvent encore en bénéficier quel que soit l'âge auquel elles décident de partir à la retraite. Pour toutes celles nées après, le nombre de trimestres de cotisation augmente en fonction de l'âge : 166 pour les personnes nées en 1955 et jusqu'à 172 pour celles nées en 1973 ou après. Ce nombre de trimestres de cotisation peut être modifié par décret en fonction de l'espérance de vie. Une retraite à taux plein correspond à 50% du salaire annuel moyen et permet de ne pas subir de décote. Des situations particulières permettent de bénéficier de taux plein sans s'acquitter de la totalité des cotisations.Les cas exceptionnels
Outre les régimes spéciaux et les agents de la fonction publique de catégorie « active » (métiers de terrain pénibles ou dangereux), le départ anticipé à la retraite peut également s'appliquer aux personnes ayant commencées à travailler très jeunes (avant 20 ans). Ce dispositif « carrière longue » existe dans la quasi-totalité des régimes de base. Il faut alors justifier de 5 trimestres cotisés à la fin de l'année au cours de laquelle le salarié a atteint l'âge de 16, 17 ou 20 ans.Les régimes de retraite prévoient également des aménagements pour les personnes atteintes de handicap. Celles qui ont été handicapées pendant la majeure partie de leur carrière peuvent, sous certaines conditions, partir en retraite anticipée à partir de 55 ans. Celles qui ont été touchées d’invalidité en fin de carrière peuvent bénéficier d'une retraite à taux plein sans obligatoirement remplir les conditions de durée de cotisation.
Enfin, les personnes justifiant d'une incapacité permanente d'au moins 20% (10% seulement dans certains cas) liée à la pénibilité de leur travail peuvent partir à la retraite à 60 ans et bénéficier d'un taux plein, quel que soit le nombre de trimestres validés.
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer