Malgré des taux au plancher, la hausse des prix dans les zones tenues rend l'accession plus difficile pour les ménages modestes (Crédits : Adobe Stock)
L’évolution des taux reste très favorable aux emprunteurs. Mais la hausse des prix dans les zones tendues pénalise les primo accédants avec des ressources modestes.
C’est une information qui peut réjouir les candidats à l’achat immobilier : les taux des crédits continuent à rester au plancher. En mars, ils se sont établis à 1,49 % (hors assurance et coût des suretés) en mars 2018. Pour rappel, ils étaient à 1,48 % durant la même période en 2017 selon les dernières statistiques de l’Observatoire Crédit Logement / CSA. Néanmoins, le coût moyen des crédits reste inférieur à ce qu’il était à la fin de l’année 2017 où il culminait à 1,51 %. Pour l’Observatoire, cette baisse est rendue possible par des conditions de financement et de refinancement qui restent excellentes.
Beaucoup de liquidités et une concurrence vive entre opérateurs
Parmi les facteurs favorables, l’Observatoire note que : « le taux de l’OAT à dix ans est plus bas en mars qu’il y a un an à la même époque ». Autre élément positif, l’abondance de liquidités dans le circuit économique qui rend le coût de l’argent peu élevé. Enfin : « la concurrence par les taux toujours très vive entre les établissements de crédit. D’autant que face à une demande qui s’affaisse depuis plusieurs mois, nombre d’établissements ont maintenu des objectifs de production élevés pour l’année en cours ».
Des durées de prêt qui s’allongent
Toutefois cette conjonction favorable des taux se traduit par un allongement de la durée des prêts pour les emprunteurs. Depuis le début de l’année 2018, la durée moyenne des prêts est de 219 mois, soit un peu plus de 18 ans. Cette durée était de 217 mois au quatrième trimestre 2017. L’Observatoire Crédit Logement note que : « depuis le début de l’année 2014, les durées des prêts bancaires se sont accrues de 15 mois, avec près de cinq mois de plus sur la seule année 2017 et deux mois depuis le début de l’année 2018 ».
Des signes d’essoufflement
Cet allongement de la durée des prêts a permis dans un premier temps d’absorber la hausse des prix qui a eu cours durant l’année 2017. « Si la demande semblait avoir retrouvé des couleurs en novembre, ce n’est qu’en raison du rebond inattendu du marché du neuf. En dépit de cette courte embellie, le ralentissement de la demande s’est accentué en décembre », analyse l’Observatoire. La suppression des aides personnelles à l’accession (APL) et le recentrage du prêt à taux zéro accentue l’affaiblissement de la demande des ménages modestes, qu’il s’agisse de l’immobilier neuf ou ancien. Cette conjonction de vents contraires (hausse des prix dans les zones tendues et baisse des aides) n’est plus compensée par l’allongement de la durée des prêts. Or comme l’a rappelé Philippe Taboret, Directeur général adjoint du courtier Cafpi : « sans primo accédants, pas de dynamisme de marché ». Le courtier indique d’ailleurs que la part de primo accédants dans ses dossiers a baissé de près de 45 % en mars 2018. Le Crédit Logement CSA fait également part d’une activité en baisse sur un an avec un nombre de prêts qui diminue de 16,9 %.
A. L. (redaction@boursorama.fr)
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