Mais quelle mouche a piqué Agnès Buzyn ? Pourquoi diable la ministre des Solidarités et de la Santé a-t-elle laissé entendre qu'elle était favorable à l'idée de repousser l'âge légal de départ à la retraite alors que le haut-commissaire chargé de mener la concertation avec les organisations patronales et syndicales, Jean-Paul Delevoye, avait tranché, il y a déjà plusieurs mois, pour fixer un âge de départ minimal à 62 ans, comme c'est le cas aujourd'hui et comme l'avait promis Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle ?La réponse est d'autant plus complexe que les déclarations gouvernementales contradictoires se sont succédé à un rythme effréné après la première sortie d'Agnès Buzyn. Ce qu'il en ressort, c'est que l'exécutif cherche un moyen de financer sa réforme de la dépendance, qui nécessitera des moyens financiers très importants à l'avenir. Or repousser l'âge légal de départ à la retraite génère beaucoup d'économies dans les dépenses publiques et assez rapidement, puisque cela diminue le nombre de pensions à servir. Ce rendement important s'explique par les masses en jeu : les retraites pèsent près de 14 % du PIB ! Trouver des économies est d'autant plus urgent que le Conseil constitutionnel a annulé le quasi-gel des retraites prévu en 2020, au motif que la mesure ne devait pas figurer dans le budget 2019 mais dans celui de 2020. Un nouveau vote de ce gel à l'automne s'annonce en effet compliqué...
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