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Pour construire, l’Alpe d’Huez devra penser aux «lits froids» et aux papillons
information fournie par Le Figaro 25/11/2017 à 07:00

La justice a retoqué le plan local d’urbanisme de la célèbre station de ski. Elle estime que les nouveaux projets immobiliers ne prennent pas en compte les trop nombreux lits inoccupés et pourraient menacer le papillon Apollon.

Le maire de l’Alpe d’Huez (Isère) va devoir revoir son plan local d’urbanisme, annulé par la justice pour avoir insuffisamment pris en compte les «lits froids» (inoccupés) de la station de ski et un papillon menacé par des projets immobiliers. «C’est la première fois, au niveau national, qu’un juge reconnaît l’importance des «lits froids» dans un document d’urbanisme! C’est notre plus grosse victoire dans ce dossier», s’est félicité Thomas Guiblain de la Frapna Isère, une association de protection de l’environnement.

La Frapna, qui lutte contre le «bétonnage irraisonné de la montagne», avait déposé deux recours devant le tribunal administratif de Grenoble: l’un contre le PLU et l’autre contre un permis d’aménager une zone naturelle abritant un des derniers habitats de l’Apollon, espèce protégée de papillon. «C’est une espèce parapluie: si elle disparaît, d’autres risquent de disparaître. Elle est un indicateur de la très bonne santé d’un milieu naturel», explique Thomas Guiblain, référent sur les dossiers Montagne. Le 19 octobre, la justice a doublement donné raison à l’association, annulant le PLU approuvé en 2015 avec quelques irrégularités, ainsi que le permis d’aménager de la zone dite Les Passeaux, un bel alpage en «discontinuité» de l’urbanisation déjà existante du village d’Huez et de la station.

Le maire de cette commune de 1.600 habitants permanents, Jean-Yves Noyrey (LR), n’a pas caché sa «déception» devant l’annulation totale du PLU. Car, outre le secteur sensible des Passeaux, il comportait «deux secteurs, en plein milieu de la station» où étaient prévus deux projets immobiliers pour 4.000 nouveaux lits commerciaux au total qui devaient «répondre à la demande pour les 15 à 20 prochaines années», explique-t-il. «Ces projets sont morts, vous ne faites pas attendre quatre ans un promoteur et un tour operator avec qui vous aviez négocié des baux» qui justement devaient éviter les «lits froids», déplore-t-il.

Des propriétaires attirés par la défiscalisation

Il reconnaît que le problème des «lits froids», «un problème global des stations de ski» est particulièrement criant dans sa station: sur les 33.000 lits recensés, 23.000 appartiennent à des propriétaires. Ceux-ci avaient investi au temps de la défiscalisation, ont fini d’amortir et ne louent plus ou presque, réservant leur bien à un usage familial, détaille l’édile.

Pour lui, la commune «n’a pas été comprise, des lits nouveaux allaient amener une dynamique nouvelle» et la zone des Passeaux devait permettre à des jeunes du pays de construire leur maison au lieu de s’installer à Bourg-d’Oisans. En attendant, regrette-t-il, «certains construisent beaucoup en Savoie et Haute-Savoie pendant qu’on rame» en Oisans.

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