
Les squatteurs avaient arraché des canalisations, provoquant des fuites d'eau importantes. (illustration) (TRAPHITHO / Pixabay)
Un Poitevin de 95 ans vit un véritable cauchemar. Il a récupéré il y a quelques semaines son logement squatté pendant plus d'un an par un couple et le constat est accablant : cuisine et radiateurs arrachés, fils électriques, ferraille et tuyauterie en cuivre dérobés... En plus des dégâts matériels dans l'habitation, ce propriétaire se retrouve avec une facture d'eau de plus de 17 000 euros à payer, rapporte TF1 Info .
En effet, le retrait des tuyaux a entraîné des fuites importantes. En septembre dernier, soit un an après l'installation des squatteurs, le Grand Poitiers avait constaté l'utilisation astronomique de 3 339 m3 d'eau, relaie La Nouvelle République . Or, la loi interdit à un propriétaire de couper l'eau dans un logement occupé. « C'est un bien universel et c'est un droit fondamental. Malheureusement, les squatteurs en ont parfaitement conscience » , déplore l'avocat du retraité, Maître Georges Hémery.
Une demande d'expulsion refusée
« La contrepartie logique à cette interdiction, c'est la prise en charge par la collectivité, qui vient se substituer au propriétaire dans le paiement des factures » , poursuit le conseil au micro de BFMTV . D'autant plus qu'à Poitiers, un texte prévoit que si « la collectivité refuse au propriétaire la fermeture du compteur, elle effectue un relevé puis se substitue à lui pour le paiement de la facture » . Elle aurait également dû installer un point d'eau extérieur à la suite de la fuite, ce qui n'a pas été le cas.
Pour le nonagénaire aux revenus très modestes, la location de la maison constituait un complément d'environ 400 euros par mois. En 2023, il avait décidé de ne plus louer, le temps de réaliser des travaux. C'est à ce moment-là que le logement a été squatté. Une première demande d'expulsion avait été rejetée par la préfecture, avant le lancement d'une procédure judiciaire. Une audience devait avoir lieu en juin prochain au tribunal mais les squatteurs sont partis avant.
Qui va payer ?
Reste la facture de 17 364,16 euros. Les occupants de la maison n'étant pas solvables, le retraité espère que la collectivité prendra le relais, ce qui n'est pas gagné. « On est en train d'examiner ce courrier au niveau de Grand Poitiers et de Poitiers pour voir ce qu'il est possible de faire » , indique à TF1 Elisabeth Naveau-Diop, adjointe au maire (EELV) et vice-présidente au logement social de l'agglomération du Grand Poitiers.
Mais dans un communiqué transmis à La Nouvelle République , la mairie semble avoir tranché : « En l’absence de procédure engagée par le propriétaire [pour une expulsion], aucune prise en charge financière par la Ville ne sera accordée. La totalité de la facture sera à la charge dudit propriétaire » .
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