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La discrimination reste forte pour accéder à un logement privé
information fournie par Le Figaro 15/12/2017 à 06:00

INFOGRAPHIE - Près d’une personne sur deux juge les discriminations fréquentes dans l’accès au logement selon une enquête du Défenseur des droits. La couleur de peau, le handicap ou le fait d’être seul avec des enfants pousse à se tourner vers le logement social plutôt que dénoncer ces pratiques.

Face à des bailleurs privés très «sélectifs», des personnes exposées aux discriminations en raison de leur handicap, leur couleur de peau ou leur situation familiale renoncent à faire valoir leurs droits et se tournent vers le logement social, montre une enquête publiée jeudi. Près d’une personne sur deux (46%) juge les discriminations «fréquentes» ou «très fréquentes» dans l’accès au logement, selon le 5e volet de l’enquête «Accès aux droits» du Défenseur des droits, consacrée aux discriminations dans le logement locatif privé et social.

Et parmi les personnes ayant cherché un logement à louer dans les 5 années écoulées, 14% déclarent avoir été victimes de discrimination, un taux qui bondit à 40% pour les hommes «perçus comme noirs», 30% pour les hommes «perçus comme arabes» et 24% pour les mères seules avec des enfants de moins de six ans. Or parmi celles-ci, seule une sur dix (11%) entreprend des démarches pour faire valoir ses droits, car la «difficulté de la preuve, la complexité des procédures et des délais souvent dissuasifs restent souvent des obstacles insurmontables en l’absence d’un solide accompagnement».

Des avancées ont toutefois eu lieu. À l’image de la reconnaissance du testing (candidatures avec différents profils pour faire apparaître d’éventuelles discriminations) comme mode de preuve en matière civile. Ou encore la cotation (qui attribue des points aux candidats en fonction de critères établis) dans le logement social, ainsi que l’encadrement, renforcé par la loi Alur, des professionnels de l’immobilier, qui ont désormais un code de déontologie «interdisant expressément les discriminations». Mais la mise en œuvre concrète de ces avancées reste «à consolider» estime le Défenseur, Jacques Toubon, qui a publié un guide pratique destiné aux bailleurs privés: «Louer sans discriminer».

Des familles monoparentales très précaires

Les familles monoparentales, à 85% des mères seules avec enfants, sont en particulier «victimes d’un cumul d’inégalités». «Plus précarisées financièrement que leurs ex-conjoints par la baisse de niveau de vie qu’occasionne la séparation du couple (de 20% contre 3%)», les femmes devenues mères isolées sont «surexposées au risque de pauvreté», car plus souvent inactives que les hommes et victimes d’»inégalités professionnelles persistantes (temps partiels, emplois peu qualifiés et mal rémunérés)».

Ainsi le taux de pauvreté est-il trois fois plus élevé (39,6% contre 13,5%) pour les familles monoparentales avec au moins un enfant mineur que pour les familles «traditionnelles». Cette «précarisation des mères isolées contribue à leur forte stigmatisation en tant que locataires à risques», a révélé l’enquête. Elles sont ainsi confrontées à des stéréotypes qui «s’expriment spécifiquement dans le logement», tant «dans leur rôle de mère et leur capacité à assurer seules l’éducation de leurs enfants, que dans leur capacité à payer régulièrement un loyer».

Ces difficultés apparaissent dans un taux de recherches inabouties (29% contre 21% en moyenne) et de discriminations déclarées (24% pour les mères d’enfants en bas âge, contre 14%) particulièrement élevés. «Plus vives dans le parc privé», celles-ci sont aussi présentes dans le parc social. Car certaines pratiques des bailleurs sociaux, «visant à apprécier des ressources de manière restrictive et à rechercher la mixité sociale», peuvent «retarder, voire faire obstacle à leur accès au logement social, alors même que celui-ci «peut leur éviter de basculer dans la pauvreté».

1 commentaire

  • 15 décembre 13:57

    Il n'y a pas de fumée sans feu ...


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