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Contre le fléau des mégots, une loi va faire payer les cigarettiers
information fournie par Le Figaro 08/02/2019 à 19:19

La loi sur l'économie circulaire qui doit être votée avant l'été imposera aux cigarettiers de mettre la main au portefeuille pour gérer la fin de vie des filtres de cigarettes. Si ces derniers acceptent le principe, ils craignent une «taxe mégot».

Le mégot de cigarette est devenu un ennemi public! Ces petits morceaux de plastique qui contiennent des substances nocives sont abandonnés en masse sur la voie publique: 30 milliards de cigarettes sont jetées par terre chaque année en France. Pour remédier à ce fléau, le gouvernement a décidé d'appliquer le principe du «pollueur payeur». La secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Brune Poirson va inscrire dans la loi sur l'économie circulaire - en préparation - la création d'un «Eco-organisme».

La structure sera financée par les industriels. Le rôle de la nouvelle institution sera «de trouver des solutions pour collecter les mégots, mener des opérations de sensibilisation, de nettoyage, de recyclage…», indique-t-on au ministère. Brune Poirson avait demandé aux représentants de l'industrie de lui soumettre des solutions pour lutter contre ces déchets particulièrement nocifs pour l'environnement. Jugeant les propositions décevantes, la secrétaire d'État a décidé de passer par la loi pour les obliger à gérer la fin de vie des cigarettes.

«Notre métier n'est pas de créer de la pollution», affirme un représentant de British American Tobacco (BAT) qui possède Lucky Strike et Pall Mall. Aujourd'hui, pourtant, les mégots sont parmi les principaux déchets que l'on retrouve dans l'océan, selon l'ONG Surfrider Foundation. Ces morceaux de plastiques composés d'acétate de cellulose, traités au dioxyde de titane qui contiennent en arsenic, plomb, goudron… mettent plus de douze ans à se décomposer dans la nature.

Conscients du problème, les industriels ne se disent pas opposer à la création d'une structure chargée de gérer les mégots. «On veut juste que l'effort demandé soit proportionné», souligne le porte-parole de BAT. «Il faut d'abord faire un état des lieux pour évaluer précisément les dégâts causés par les mégots et fixer des objectifs tenables», martèle le représentant du secteur.

Les industriels souhaitent être «partie prenante» du futur «Eco-organisme»

Les modalités de financement de ce nouvel «Eco-organisme» restent à définir. En 2013, année où l'interdiction de fumer à l'intérieur des lieux publics a été décidée, le président du groupe écologiste du Sénat, Jean-Vincent Placé, avait proposé une taxe d'un centime par paquet de 20 cigarettes. Mais un tel niveau de financement est inacceptable, répond British American Tobacco (BAT). Ces derniers fustigent ce principe de mise à contribution proportionnel au nombre de cigarettes vendues, qu'ils qualifient de «taxe mégot».

Concernant les missions assignées à la structure, les industriels souhaitent être «partie prenante». Ils se disent «déterminés à agir pour que les fumeurs jettent leurs mégots dans des lieux dédiés» et soutiennent, par exemple, l'inscription d'un message en ce sens sur les paquets. Ces derniers prônent l'incinération des déchets et sont opposés à la création d'une filière de collecte spécifique pour le recyclage de ces déchets, pas au point et trop coûteux selon eux. Pourtant, l'usine MéGo en Bretagne est aujourd'hui capable de recycler ce déchet. Elle le transforme en mobilier urbain, de jardin, des supports de téléphone, des cendriers et des bancs publics pour les coins fumeurs!

La ville de Paris pourrait servir de modèle. La capitale a décidé de mettre les bouchées doubles dans sa lutte contre ce fléau qui lui coûte deux millions d'euros par an. Les élus viennent de décider de faire disparaître les deux milliards de mégots jetés chaque année sur les trottoirs. Pour ce faire, ils vont créer des «rues sans mégots» déterminés par les maires d'arrondissement. Ils distribueront des cendriers de poche aux Parisiens, riverains, dans les bureaux et chez des commerçants… Reste à savoir si l'initiative portera ses fruits. Une chose est sûre elle sera suivie de près par les industriels et les artisans de la prochaine loi sur l'économie circulaire.

1 commentaire

  • 11 février 10:59

    on met l'amende de 68 euros et on l'applique. 68 * 30 milliards = 2.000 milliards dans les caisses de l'Etat. Plus besoin de mettre des impots... ;-)


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