
(Pixabay / sabinevanerp)
L'OCDE a publié lundi 3 décembre son rapport annuel sur les pensions de retraite. L'organisation pointe le système des pensions de réversion qui défavorise les célibataires et les couples bi-actifs. Sans vouloir faire disparaître ce dispositif, l'OCDE plaide pour une réduction de ces pensions et un système plus souple.
Dans le cadre de la prochaine réforme des retraites, le gouvernement envisage une « harmonisation » des régimes de réversion, un sujet particulièrement sensible en France. Mais l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) va plus loin. Dans son rapport annuel sur les retraites publié ce lundi 3 décembre, elle se demande s’il est pertinent de maintenir les pensions de réversion aux niveaux actuels, rapporte Les Echos . Avec une question osée : « A-t-on encore besoin de pensions de réversion ? ».
Les célibataires et les couples bi-actifs défavorisés
Ce système permet à une personne veuve de percevoir en moyenne 50% de la retraite de son conjoint défunt. L'OCDE s'accorde pour dire que ces pensions ont une utilité quand elles assurent un niveau de vie honorable aux veufs et aux veuves. Mais le système actuel défavorise selon l'organisme les célibataires et les couples dont les deux membres travaillent. Ces derniers paieraient en quelque sorte pour la retraite des autres.
L'OCDE plaide donc pour que le coût de la réversion soit « internalisé » au sein de chaque foyer ou au moins réparti seulement sur les couples, précise Les Echos , comme c'est le cas en Suède ou au Chili. Dans ces pays, les époux peuvent faire le choix d'une pension réduite de leur vivant permettant au défunt d'obtenir davantage par la suite. Mais pour appliquer cette mesure, les retraités en couple devraient accepter de voir leur pension baisser de 9%. Seule condition pour ne pas alourdir le coût du système.
La solution du splitting ?
L'organisation avance une autre méthode adoptée en Suisse et optionnelle en Allemagne : le « splitting ». Dans ce cas, les couples mettent en commun leurs droits à la retraite. Cette somme est ensuite divisée à 50-50 ou bien selon leurs apports respectifs.
Mais l'OCDE a bien conscience que ça ne suffit pas. « Après la mort de leur conjoint, les survivants qui n'ont pas travaillé perdent en moyenne 24% de leur revenu disponible dans les 35 pays de l'OCDE. Sans réversions, la perte serait de 61 % » , précise l'organisation.
Mieux vaut donc toujours garder un socle de réversion en complément d'éventuelles pensions partagées. Les auteurs expliquent qu'avec « un splitting à 50-50, un taux de remplacement autour de 40 % suffirait pour améliorer le niveau de vie d'une veuve n'ayant jamais travaillé, alors qu'il faudrait un taux de 70 % en l'absence de splitting » .
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