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Les pharmaciens pourraient être autorisés à prescrire certains médicaments
information fournie par Le Figaro 28/02/2019 à 16:13

Les pharmaciens pourraient être autorisés à prescrire certains médicaments (Crédit photo: Pixabay)

Les pharmaciens pourraient être autorisés à prescrire certains médicaments (Crédit photo: Pixabay)

Thomas Mesnier, député LREM et rapporteur du projet de loi Santé, a annoncé vouloir déposer un amendement pour que les pharmaciens puissent délivrer en urgence certains médicaments normalement prescrits sur ordonnance.

Pouvoir se rendre en pharmacie en soirée ou le week-end pour se procurer en urgence un médicament alors qu'on ne dispose pas d'une ordonnance. L'idée, qui n'est pas nouvelle, est remise sur la table par un député La République en marche (LREM).

Dans le cadre de la future loi Santé, un amendement devrait être déposé courant mars par Thomas Mesnier, médecin urgentiste et rapporteur du projet de loi Santé. À l'initiative de Carine Wolf-Tahl, pharmacienne à Rouen et présidente de l'Ordre des pharmaciens, le texte vise à «dépanner» les patients en cas de petite urgence, lorsque le médecin traitant n'est pas disponible. «L'objet de cet amendement est de donner la possibilité aux pharmaciens de délivrer des traitements sans ordonnance à des Français atteints de pathologies infectieuses du quotidien: cystite, rhinopharyngite… Les pharmaciens pourraient le faire sous réserve de poser des questions au préalable et de transmettre ensuite les informations au médecin traitant», détaille Thomas Mesnier. Pour le député, ce dispositif permettrait d'éviter de nombreux passages aux urgences. La liste des pathologies concernées n'a pas encore été précisée.

Thomas Mesnier avait déjà suggéré une telle mesure en mai dernier et un amendement similaire avait été déposé par la députée LREM Delphine Bagarry en octobre 2018 dans le cadre du Projet de loi de Finances de la sécurité sociale. Le texte, qui avait été rejeté, prévoyait une expérimentation dans deux régions durant trois ans.

Côté pharmaciens, l'idée est accueillie favorablement. Hervé Jouves, président du groupement Pharmacies Lafayette, estime qu' «en tant que premier interlocuteur de santé, le pharmacien occupe une position stratégique pour mettre en place des actions de prévention et de pertinence dans les soins». Il tient cependant à nuancer: «Il est là pour intervenir sur des situations d'urgence et non pour se substituer aux médecins!» Mais face aux problèmes d'accès aux praticiens et à la désertification de certaines zones, «il faut quelque peu bousculer un système de santé qui montre aujourd'hui certaines limites», estime-t-il.

Dégradation de la qualité des soins

Un avis que ne partage pas la Fédération des médecins de France (FMF), farouchement opposée au projet d'amendement de Thomas Mesnier. Pour son président, Jean-Paul Hamon, «c'est une fois de plus une réformette, un bricolage qui, en plus, ne va pas dans le bon sens». Selon lui, donner davantage de compétences aux pharmaciens conduirait à une dégradation de la qualité des soins prodigués. «Les pharmaciens ne sont pas habilités à prescrire des soins mais à conseiller. Ils ont une fonction très importante, mais je ne tiens pas à ce qu'ils changent de métier.» Le praticien rappelle que «les pharmaciens n'ont pas le même suivi médical du patient comme peut l'avoir un médecin généraliste. Si quelqu'un vient pour une cystite, par exemple, peut-être que celle-ci n'est pas bien grave, mais peut-être aussi qu'elle est le symptôme de quelque chose d'autre de plus important. Le pharmacien n'a pas les moyens de distinguer ce genre de phénomène».

Des réserves qui n'empêchent pas Jean-Paul Hamon de dresser le même constat que le député: «les urgences sont trop souvent encombrées par des patients qui ne devraient pas y être». Mais selon lui, «il faudrait déjà réguler l'accès aux urgences et réorienter les patients vers les médecins de garde, et non directement vers les pharmaciens». Selon le président de la FMF, «la loi Santé, qui entend pourtant lutter contre la désertification médicale, ne fait qu'aggraver la situation des médecins libéraux». Il estime que les médecins de garde répondent déjà à cette alternative aux urgences, tout en concédant que celle-ci est coûteuse pour le patient. «Cela fait 14 ans que je demande l'instauration du tiers payant pour les maisons médicales de garde. À la place, on me répond que les pharmaciens pourront vacciner les patients, faire des téléconsultations et maintenant prescrire des médicaments? Ce ne sont pas ces réponses qui permettront d'attirer de nouveaux médecins libéraux.»

1 commentaire

  • 02 mars 23:09

    Les pharmaciens ne sont ils pas aussi docteur, font les piqûres, quoi de plus normal d'être soigné rapidement, quand on nous flanque des jours de carence. L'heure est au low costume


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