
(Crédits: Unsplash - Garry T)
- Certaines capsules de champagne valent plus cher que la bouteille. Une idée de collection.
Il s'est vendu en 2024 un peu plus de 270 millions de bouteilles de champagne… soit autant de capsules. Alors, évidemment, toutes ne se valent pas. Certaines, diffusées à trop grande échelle, n'ont pas de réelle valeur, à l'image du timbre Marianne pour les philatélistes. D'autres, en revanche, peuvent voir leur prix dépasser les dizaines, voire les milliers d'euros. Il existe ainsi tout un marché, avec une cote et de nombreuses bourses d'échange et de revente, alimenté par près de 100.000 placomusophiles qui collectionnent ces petites rondelles en fer qu'on trouve sur les bouchons des vins effervescents, pour assurer une meilleure étanchéité.
« Le gros du marché, c'est 20 centimes pour les capsules les plus communes, et de 5 à 20 euros pour les plus rares » , décrypte Thierry Huberty, fondateur de la boutique en ligne Capsulagogo.com. Mais contrairement aux idées reçues, le prix de la plaque n'est pas lié à celui de la bouteille. « Alors qu'une bouteille de Dom Pérignon est vendue plus de 200 euros, sa plaque se trouve à 50 centimes. En revanche, sur une bouteille à 20 euros, la capsule peut valoir aussi cher » , relève Thierry Huberty.
C'est le cas pour les vignerons à la mode, comme Yannick Chardonnier, Marina D., Domaine Nowack, Pierre Mignon… Certaines des capsules de ce dernier, notamment avec des personnages historiques, sont très recherchées. C'est le cas d'une cuvée Jacques Chirac : sa capsule cote aujourd'hui 75 euros pour une bouteille vendue à l'époque 45 euros !
«Un élément d'identité graphique»
Mais les capsules les plus chères sont les plus anciennes, comme celles du début du XX e siècle, munies d'une languette que l'on rabattait sur le goulot. Une capsule de 1923 du champagne Pol Roger s'est vendue 20.000 euros, car la totalité du millésime aurait été achetée par Winston Churchill. De leur côté, les vignerons ont bien compris l'intérêt des collectionneurs et multiplient les capsules depuis plusieurs années. Christine Piot-Sévillano, vigneronne indépendante à Vincelles, dans la Marne, s'amuse du phénomène.
« Au début des années 2000, mon père pensait que ça serait juste une mode, comme les pin's. À l'époque, nous avions tous les mêmes plaques : grises, parfois noires avec simplement “Champagne” écrit dessus. Aujourd'hui, c'est devenu comme le prolongement de l'étiquette, un élément d'identité graphique. »
Il y a désormais tellement de capsules (rien que pour Moët et Chandon, le Répertoire Lambert , la bible des collectionneurs, référence plus de 400 capsules dans sa dernière édition) que la plupart des collectionneurs font des thèmes, comme pour les timbres : les animaux, les fleurs, les personnages historiques. Certains ne collectionnent que les capsules éditées pour des événements : l'éclipse solaire de 1999, les Jeux olympiques, les 80 ans du Débarquement… Cotées également, les capsules numérotées et celles éditées en série limitées, à moins de 500 exemplaires.
Depuis 1997, Deutz propose ainsi sa cuvée Amour, avec une capsule qui reprend l'emblème de la maison, avec un petit brillant incrusté, et déjà attachée à un petit lien en cuir, afin de la transformer en collier. Sans atteindre le prix de bijoux de créateurs, cette capsule se vend généralement autour de 25 euros… Un moyen pour ceux qui ne sont pas collectionneurs de bénéficier d'une remise sur la bouteille, vendue plus de 150 euros, en revendant sa capsule une fois le breuvage consommé. Une forme de consigne, en somme
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