Pourquoi ne pas placer notre épargne dans les PME plutôt que dans des assurances-vie ou des livrets A qui ne rapportent pas grand chose ? C'est la question que soulève actuellement la majorité gouvernementale qui souhaite doubler la part de l'épargne des français dans les PME. Plusieurs propositions ont été faites en ce sens et les intermédiaires financiers ont désormais les cartes en main pour réaliser ce "Mittelstand" à la Française.
Epargne : faut-il investir dans les PME ? / iStock.com - Nuthawut Somsuk
2 400 milliards d'euros qui "dorment"
Selon la Banque de France, 1 920 milliards d'euros sont placés sur des contrats d'assurance-vie et quelques 400 autres milliards "dorment" sur des comptes bancaires. Une situation jugée inacceptable par le gouvernement qui cite régulièrement le modèle allemand en la matière (Mittelstand). Le premier ministre Edouard Philippe a rappelé que si l'Hexagone "dispose d'une éparge abondante, de l'ordre de 15%" du revenu disponible brut, soit l'un des taux les plus élevés du monde, celle-ci "ne finance pas assez l'économie nationale". Bien que, selon le dernier baromètre de Financement Participatif France, les investissements dans les PME soient en progression (+46% sur le crowdlending et +36% sur l'investissement au capital) en 2016, seuls cinq milliards d'euros y sont effectivement placés. C'est pourquoi le gouvernement, par la voix de la députée LREM Amélie de Montchalin, a expliqué vouloir "doubler la part de l'épargne des Français qui va dans les PME" pour la porter à 10 milliards d'euros. Elle a, à cet effet, organisé un rendez-vous de l'investissement productif à l'assemblée nationale fin janvier avec plus de 300 intermédiaires financiers avec pour objectif de "remettre les intérêts des épargnants en face des intérêts de l'économie".Les solutions pour doper l'investissement dans les PME
Plusieurs mesures ont déjà été prises pour booser l'investissement dans les PME.La réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune transformé en impôt sur la fortune immobilière a en effet vocation à inciter les plus riches à placer dans l'économie plutôt que dans la pierre. C'est aussi un des objectifs de la Flat Tax de 30% sur les revenus du capital : permettre une simplification de la fiscalité du capital et rendre plus attractif l'investissement dans les entreprises et notamment les PME.
Pour aller plus loin, de nombreuses propositions sont à l'étude comme la mise en avant du Perco +, dont le rendement est plus important que le Perco (Plan d'épargne pour la retraite collectif) et dont la part de l'investissement dans les entreprises est doublée. Il est également question d'une fusion du PEA (Plan d'épargne en action) et du PEA-PME, et de la refonte du produit Euro-croissance, pour les rendre plus attractifs.
Un placement plus risqué mais sur le long terme
Pour informer les Français, et aussi les rassurer, sur les produits de placements à destination des entreprises, Amélie de Montchalin a indiqué que l'AMF (Autorité des marchés financiers) allait mettre en place un portail numérique. Il permettra de trouver en fonction de son âge, son profil et ses projets les meilleurs produits disponibles.La députée ne conteste pas le risque plus élevé lié à de tels placements mais rappelle qu'il s'agit de "produits de long terme. On n'investit pas dans les PME pour 6 mois ou un an". Elle invite donc les Français "à ne pas mettre tous [leurs] oeufs dans le même panier" et à diversifier leurs investissements.
L'idée serait que "chacun d'entre nous mette 0,5 ou 1% de son épargne dans les PME, pour nous, ça ne fait pas une grande différence (...) et pour les PME ça change tout".
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