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Des formations incendie proposées au pied des tours de Seine-Saint-Denis
information fournie par Le Figaro 08/03/2019 à 06:01

Après plusieurs incendies dramatiques survenus ces derniers mois, des formateurs circulent au pied des tours HLM du département pour enseigner aux habitants les bons réflexes.

Une initiative «inédite» en France: après plusieurs incendies meurtriers en Seine-Saint-Denis, des formateurs circulent pendant trois mois au pied des tours HLM pour enseigner aux habitants les gestes qui sauvent et éviter de nouveaux sinistres. Mercredi 09H00, quartier des Sentes aux Lilas: retraités, lycéens ou jeunes actifs se succèdent par petits groupes à bord d’un camion où ils écoutent avec attention les conseils de Marc Le Franc, sapeur-pompier à la retraite.

«On ne branche pas des multiprises sur des multiprises, on fait attention aux guirlandes de Noël», énumère le formateur, qui étrenne une initiative de Seine-Saint-Denis habitat, premier bailleur social de ce département parmi les plus pauvres de France, avec 32.000 logements. «Et si la friteuse prend feu?», interroge-t-il. «On pose un linge humide, on ne jette surtout pas d’eau», répond sans hésitation Yvette, qui habite au 18e étage d’une tour. Cette formation itinérante s’inscrit dans une large campagne de prévention destinée apporter une «réponse à deux incendies mortels survenus à quelques semaines d’intervalle», explique le président du conseil départemental, Stéphane Troussel.

Éviter l’ascenseur

Fin décembre, un incendie s’était déclaré dans une tour HLM de la cité Paul-Eluard à Bobigny, coûtant la vie à deux femmes et deux fillettes, mortes par asphyxie. Début janvier, c’était un homme de 50 ans qui succombait à un incendie à Dugny. Selon les éléments de l’enquête, les victimes du premier incendie avaient pris l’ascenseur pour quitter le bâtiment et avaient été prises au piège lorsque l’appareil s’était arrêté à l’étage du sinistre.

D’après l’expérience du pompier, «si les victimes étaient restées dans leur appartement, elles seraient encore en vie. La pire des choses, c’est l’ascenseur», insiste-t-il auprès des locataires. «La femme qui habitait l’appartement incendié a laissé la porte ouverte de son logement, ce qui a propagé le feu plus rapidement. Une porte fermée, c’est dix minutes de gagnées pour les pompiers. Les portes coupe-feu résistent au feu pendant 30 minutes», explique le formateur.

Environ 300.000 incendies se déclenchent chaque année en France et 225 personnes sont mortes en 2018, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Au cours de la formation de 45 minutes, les locataires sont frappés par une vidéo montrant la propagation d’un feu via les balcons d’une tour d’habitations à Roubaix (Hauts-de-France) en 2012. «Les balcons deviennent un lieu de stockage», souligne une habitante.

«Les objets dans les balcons peuvent servir de combustibles», abonde le sapeur-pompier. Et «il suffit d’un mégot de cigarettes jeté par la fenêtre pour que tout s’embrase!» Le formateur répète aussi les numéros d’urgence, l’obligation des détecteurs de fumée. «Si les pompiers vous disent de rester chez vous, il faut le faire!» Il s’agit de dire aux habitants «qu’ils sont acteurs de leur propre sécurité», résume Karol Waty, conseillère sécurité au sein de la société d’assurance qui fournit la prestation à Seine-Saint-Denis habitat. Les formations incendie sont obligatoires pour les employés d’une entreprise mais pas pour les bailleurs sociaux, rappelle-t-elle.

Contrôle des détecteurs de fumées

Critiqué lors de la gestion de l’incendie à Bobigny, Patrice Roques, directeur général de Seine-Saint-Denis habitat, s’est engagé également à fournir «un guide de sensibilisation à tous les locataires» et va lancer «prochainement une campagne de contrôle des détecteurs de fumées. La formation s’achève par une évacuation sous les fumées. Les participants sortent du camion en toussant, mais «ravis». Madeleine Lax, retraitée, «compte diffuser les informations apprises» à ses voisins et via son association de locataires.

«Je ne savais même pas qu’il fallait mettre un linge mouillé sous sa porte en cas d’incendie», confie Propose Roland, une locataire qui avoue ne pas savoir comment elle réagirait le «jour J». Le camion poursuivra son chemin jusqu’en mai dans 20 quartiers de Seine-Saint-Denis. Prochaine étape le 15 mars, à la cité des 4.000 à la Courneuve. En juillet 2018, dans la ville voisine d’Aubervilliers, un feu déclaré dans un immeuble HLM de 17 étages avait provoqué la mort d’une mère de 33 ans enceinte et de ses trois enfants. C’est un enfant de dix ans qui avait mis le feu à la tour, en jouant avec un briquet et un torchon.

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