Retraite : le départ à 62 ans coûterait cher en arrêts maladie

information fournie par Boursorama avec Newsgene •02/08/2018 à 10:30

(Pixabay)

Chez les travailleurs plus de 60 ans, un arrêt maladie dure deux fois plus longtemps que la moyenne. D'après une récente étude de la CNAM, ces arrêts coûtent aussi beaucoup plus cher à cause des salaires plus élevés en fin de carrière.

Les arrêts maladie pèsent de plus en plus lourd sur le budget de la Sécurité sociale. Ces quatre dernières années, leur coût a bondi de +13,4% indique un rapport de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM). D'après ce document cité par Les Echos le 31 juillet dernier, les arrêts maladie représentent désormais 7,1 milliards d'euros de dépenses annuelles.

76 jours d'arrêt en moyenne

Cette hausse refléterait la transformation de la masse salariale depuis 2010. Le passage à 62 ans de l'âge légal du départ à la retraite favorise le maintien des seniors en activité professionnelle. Avec les travailleurs plus âgés, les arrêts maladie ne sont pas plus nombreux mais durent plus longtemps. Ils coûtent ainsi beaucoup plus cher à indemniser.

Seuls 6% des arrêts maladie ont duré plus de 6 mois en 2016? Mais ces mêmes arrêts ont représenté 44% du montant total des indemnisations. En moyenne pour l'ensemble des tranches d'âge, un arrêt maladie ne dure que 33 jours. Chez les plus de 60 ans, ce délai grimpe à 76 jours. Par ailleurs, leurs salaires plus élevés jouent sur le montant de l'indemnisation.

Douleurs physiques et psychiques

En fin de carrière, les salariés souffrent d'une santé plus fragile. Certaines pathologies chroniques comme le mal de dos ou les douleurs articulaires n'apparaissent qu'après de nombreuses années de travail. Si le salarié senior ne bénéficie pas d'un aménagement de poste, le problème persistera et son arrêt maladie sera reconduit.

Les travailleurs plus âgés se révèlent aussi très vulnérables face à la souffrance psychique au travail. Perte de sens, difficultés à s'adapter aux nouvelles pratiques? Ces situations peuvent engendrer de l'anxiété et favoriser la dépression, une pathologie lourde qui mène souvent vers des arrêts de longue durée. Une mauvaise nouvelle à l'heure de la réforme des retraites !