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Pression fiscale : la France conserve son titre !
information fournie par BFG Capital 16/12/2019 à 10:50

(Crédits photo : Pexels -  )

(Crédits photo : Pexels - )

La France est championne du monde ! Oui, encore une fois ! Elle conserve son titre pour la deuxième année consécutive, et garde sa place de pays à la plus grosse pression fiscale exercée au sein de l'OCDE. Présenté ainsi, cela peut faire peur. Mais en réalité, c'est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Pourquoi ? On vous explique tout !

Selon la dernière étude de l'OCDE, le niveau des prélèvements obligatoires en France est stable depuis 2017. Estimé à 46%, c'est bien plus que la moyenne des pays de l'OCDE qui est présentée à 34,3%. L'INSEE, qui a une méthode de calcul légèrement différente, constate une légère baisse de 0,2 point du PIB. Ainsi, si on veut jouer sur les termes, c'est une bonne chose en soi, car même si les taux stagnent, nous n'avons pas subi de hausse de nos impôts.

Une pression fiscale forte mais un système où les individus reçoivent le plus d'aides

La mauvaise chose (et surement la “pire”) est le fait que nous restions premiers de ce classement. En comparaison, le Danemark est juste derrière la France avec 44,9%, suivi de très près par la Belgique avec 44,8%. Parmi les pays ayant la pression fiscale la plus faible, nous retrouvons l'Irlande avec 22,3% et le Mexique, avec 16,2%.

Point essentiel à prendre en compte : chaque pays repose sur un système différent. Et là, c'est plutôt une bonne chose. La France est en effet un des pays ayant le plus de dépenses publiques et où les individus reçoivent le plus d'aides. Qu'il s'agisse d'assurance, de la retraite, des frais de santé ou autre, tous ces points sont en partie pris en charge par l'État. A l'inverse, dans certains pays où la pression fiscale peut être moindre, le système n'est pas forcément basé sur la solidarité, et les habitants y sont bien moins lotis.

Si nous devions faire une comparaison directe, prenons en exemple les Etats-Unis. Sous la présidence de Donald Trump, le pays a vu sa pression fiscale diminuer de 2 points de PIB, pour atteindre aujourd'hui 24,3%. C'est une baisse significative, certes, mais aucun filet social n'existe aujourd'hui pour protéger les Américains. Ceux-ci ne bénéficient pas d'aides ou de protections sociales semblables à celles des Français. De plus, le système médical américain fait partie de ceux les plus chers au monde...

Un modèle redistributif en devenir

En d'autres termes, parmi les 1000 milliards d'impôts collectés en France, 36% ont été prélevés pour financer la sécurité sociale, la redistribution sous forme d'indemnités ou d'allocations, le financement des hôpitaux, des écoles, des administrations, etc.  Ce sont donc les cotisations sociales qui coûtent le plus cher aux Français. Viennent ensuite l'impôt sur le revenu (19%) et la TVA (15%). Il s'agit donc avant tout d'un choix de modèle de sociétal, et celui-ci est un choix assumé et ancré dans la tradition française.

Bien évidemment, même si on arrive à justifier ce taux, le but est d'abaisser cette pression fiscale pour l'ensemble des Français. Pour pallier cela, le gouvernement d'Emmanuel Macron a prévu de multiples réformes. Certaines baisses ont déjà été constatées, avec la suppression progressive de la taxe d'habitation, la baisse des cotisations salariales ou la fin de l'impôt sur la fortune. Alors pourquoi cette stagnation ? Simplement car parallèlement à ces baisses, le Gouvernement a mis en place d'autres réformes impliquant la hausse de la CSG ou celle de la fiscalité écologique. Cette hausse a d'ailleurs particulièrement fait réagir l'ensemble des Français, notamment à cause de la montée du prix des carburants. C'est principalement suite à ces réformes que le mouvement des Gilets Jaunes est né...

Comme Alireza Gorzin, président de BFG Capital, le relate régulièrement, notre pays est face à un enjeu sociétal de poids. La France d'aujourd'hui et de demain est foncièrement différente, et à divers points de vue, de la France d'antan. “Notre pays, qui jadis a vu naître le système de protection sociale et de retraite en application actuellement, est face à de nombreux enjeux économiques, sociétaux et démographiques. La France a une responsabilité première concernant sa politique intérieure et sociale, mais ne peut occulter la responsabilité de politique extérieure qui revient à chaque puissance mondiale. Surtout dans un monde qui se veut de plus en plus soudé. Il est donc logique et nécessaire d'adapter les politiques de manière générale et plus particulièrement celle liée au système de soutien, afin de ne pas naviguer dans un régime obsolète. Ce qui a été bien pensé pour hier peut en effet s'avérer inefficace pour le futur.”

BFG Capital traite le sujet de la retraite par capitalisation depuis 2005, et mène à ce titre une campagne de sensibilisation assez poussée. Notre quotidien de conseil en patrimoine nous amène à constater, avec stupéfaction, le fossé qu'il existe entre les sujets d'actualité brûlants tel que la réforme des retraites, et le nombre de primo-investisseurs se disant davantage préoccupés par des sujets tels que le rendement ou la fiscalité. Il est même rare que la retraite soit évoquée. Autrement dit, on constate qu'une pédagogie économique et financière est nécessaire, pour permettre à tout un chacun de penser à des sujets de longs termes plutôt qu'à ceux des gains immédiats. Le développement de la culture F* en France est aujourd'hui pri-mor-diale !

En conclusion, la France est bien le pays de l'OCDE avec la plus grosse pression fiscale. Pression fiscale justifiée par son modèle de société. Mais pression fiscale amenée à diminuer. Selon les prévisions de Bercy, d'ici la fin du quinquennat en 2022, la pression fiscale devrait avoir reculé de 1,5 point de PIB.

A l'aube de 2020, il reste donc moins de deux ans au Gouvernement pour faire diminuer ces charges. A voir si la suppression de la taxe d'habitation et la baisse des impôts sur le revenu et celle sur les sociétés suffiront à opérer à cela. D'ici là, il faudra être patient…

Achevé de rédiger le 09/12/2019 par Amélie Yem Chargée de mission en développement chez BFG Capital

*culture F : culture financière

47 commentaires

  • 21 mai 20:39

    20000€


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