
(Crédits: Wikimedia Commons - Lionel Allorge)
L'entreprise Prega nous ouvre les portes de son usine de production de béton bas carbone, en Normandie.
« Dans les années 2000, on utilisait le même béton que tout le monde. On a à présent trouvé des ciments alternatifs et décarbonés pour le béton . On a ainsi abaissé le poids du carbone », se réjouit Anthony Calviac, directeur technique béton chez Prega, filiale du groupe GA Smart Building, à la fois promoteur et constructeur, lors d'une visite de l'une de ses usines de conception et production de systèmes constructifs en béton bas carbone, située en Normandie. Le béton est le matériau de construction le plus utilisé au monde. Il est composé de ciment, d'eau, de sable, graviers...Or, pour un mètre cube de béton classique, sans armature, l'empreinte carbone est de 197 kilogrammes de CO2 , selon InfoCiments, soit 85 grammes de CO2 par kilogramme de béton. Le ciment est d'ailleurs responsable de 6 à 8% des émissions mondiales de dioxyde de carbone.
De l'argile calcinée qui ne libère pas le CO2
Des entreprises comme Prega investissent dans des formulations de béton bas carbone, ciblant une réduction de 70% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à des bétons traditionnels. « Le béton bas carbone est une préoccupation qui ne vient pas de nos clients mais c'est notre préoccupation première », affirme Kader Guettou, directeur général GA Smart Building. Des ciments à basse empreinte carbone, appelés CEM 3, permettent de réduire leur empreinte environnementale de 40 à 75% par rapport au CEM 1. D'autres types de ciment, CEM4, permet une réduction carbone de 30% par rapport au béton de référence CEM 1, une réduction certes inférieure au CEM3, mais ce béton permet de toucher plus de volumes.
Le CEM4 est composé d'argile calcinée à 800 degrés qui ne libère pas le CO2. Ce dernier reste dans le produit. La température de cuisson du CEM4 est donc inférieure aux 1450 degrés Celsius nécessaires à la production du clinker, un composant du ciment obtenu par la calcination de l'argile et du calcaire. Et surtout, les argiles contiennent peu de calcaire ce qui limite leurs émissions de CO2 provoquées par la réaction chimique de décarbonation de calcaire. Un procédé qui promet d'être pérenne : « L'argile est disponible en abondance et est fiable et locale », selon Mickaël Carvalho, directeur de l'usine Prega Normandie.
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