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Ils devront payer 30.000 euros de travaux pour un logement qui n’est pas une passoire thermique
information fournie par Le Figaro 14/12/2024 à 07:00

(Crédits: Adobe Stock)

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C'est un immeuble vieillissant des années 60 qui a besoin d'un rafraîchissement. Les propriétaires sont toutefois surpris de devoir se lancer dans de gros travaux de rénovation énergétique.

Cet immeuble des années 60 situé dans le 5e arrondissement de Lyon n'est pas une passoire thermique. Et pourtant, les 60 copropriétaires se retrouvent engagés dans de lourds travaux qui vont leur coûter cher. Des travaux votés lors de l'assemblée générale du 5 décembre. Environ 25 % des tantièmes étaient absents et non représentés, toutefois. Et 40% de votes contre ont été comptabilisés. « Je me demande si ces travaux sont vraiment nécessaires, dans le cadre d'un projet de rénovation énergétique, compte tenu du fait que l'immeuble est classé D et que les travaux ne sont obligatoires que pour les immeubles classés G, F et E … », s'inquiète au Figaro Frédérique, l'une des copropriétaires qui s'est opposée à la réalisation de ces travaux.

La retraitée reconnaît que l'immeuble a besoin d'un rajeunissement mais pas de travaux de rénovation énergétique. « Bien sûr, notre immeuble vieillit et a besoin d'entretien, mais y adjoindre un projet de rénovation énergique, aux montants déconcertants et non viables, pour une bonne partie des copropriétaires, est là encore à mon sens excessif », déclare-t-elle. Dans le cas de Frédérique, propriétaire d'un trois pièces de 60 mètres carrés, les travaux nécessiteront de sortir plus de 33.000 euros.

Sont prévus le remplacement des chaudières à gaz par une pompe à chaleur même si l'une des chaudières à gaz sera conservée en cas d'épisode de froid. La coursive du bâtiment sera désamiantée. Des panneaux photovoltaïques seront installés sur le toit et un store métallique apposé sur la façade sud pour la protéger du soleil. « Je trouve paradoxal ce projet que j'oserais qualifier de pharaonique, car cet immeuble - construit dans les années 60 -, avait pour vocation de permettre l'accès à la propriété au plus grand nombre, dans des conditions économiques favorables aux petits budgets. Aujourd'hui, des sommes exorbitantes vont être engagées, au risque d'exclure et de chasser certains copropriétaires … C'est tout le contraire de l'esprit d'origine des années 60 », assène Frédérique.

Un déménagement forcé

Le syndic explique que le démarrage du projet remonte à plus de cinq ans et n'a pas été voté dans la précipitation. « Depuis 5 ans en effet, des études et diagnostics ont été réalisés. Ce projet a même fait l'objet de travaux pour une thèse, que nous avons en partie financés », reconnaît Frédérique. Mais pour elle, tout s'est accéléré en 2024. « Le chiffrage définitif a été communiqué par Urbanis (NDLR un opérateur privé qui anime des opérations de requalification de l'habitat privé) le 5 novembre 2024, pour l'AG du 5 décembre 2024, soit seulement un mois plus tard, dans l'urgence. Nous nous sommes effectivement sentis sous pression. Pendant l'AG, il a été difficile, voire impossible, d'échanger librement, de poser des questions pour enfin prendre une décision éclairée ». Elle avait initialement l'intention de voter pour, mais le manque de transparence l'a incitée à voter contre.

« Que vont faire ceux d'entre nous, qui n'ont pas les fonds disponibles, ou sont encore engagés dans des prêts, en situation de fin de carrière, au chômage, à la retraite et autres réalités économiques de cette époque …?», s'interroge Frédérique. Certains copropriétaires vont devoir déménager, n'ayant pas les moyens de payer les travaux, d'après BFM Lyon . Frédérique et d'autres copropriétaires, dont des membres du conseil syndical, ont monté un groupe de soutien. « Ce vote a été traumatisant pour des copropriétaires. Certains sont en détresse et vivent douloureusement ce projet. Je vois des gens stressés, angoissés pour l'avenir et qui ne peuvent envisager leur futur dans la résidence. Ce projet est venu toucher à la sérénité, la sécurité, la stabilité et l'intégrité de certains d'entre nou s», tient à souligner la retraitée. Ce groupe de soutien apporte donc « une solidarité morale, afin de prévenir la détresse, qui peut impacter sur la santé, surtout dans un contexte de crise politique, économique, financière et sociale », conclut-elle.

1 commentaire

  • 14 décembre 17:27

    Dans notre copropriété, le syndic répond aux copropriétaires qui se plaignent de travaux trop chers (150 000€ d'étanchéité terrasse), 200 000€ de rénovation d'ascenseurs) : "vous n'avez qu'à prendre un crédit"


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