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Est-ce que le logement est une future bombe sociale si les pouvoirs publics ne font rien ?
information fournie par Café de la Bourse 22/07/2023 à 09:10

(Crédits photo : Unsplash - Val Stoker )

(Crédits photo : Unsplash - Val Stoker )

Alors que la question du logement en France est plus que jamais d'actualité, l'opinion publique semble avoir décidé que le gouvernement doit aller encore plus loin que les annonces d'Elisabeth Borne du 5 juin 2023 s'ils veulent éviter l'éclatement d'une bombe sociale.

Aujourd'hui, on emploie souvent le terme « bombe sociale » pour décrire les conséquences de la crise du logement, caractérisée par un accès limité à des logements abordables et de qualité, ainsi que par des difficultés croissantes dans la construction de nouveaux logements . Cette situation engendre des problèmes sociaux qui peuvent rapidement évoluer vers une crise sociale si les pouvoirs publics ne s'impliquent pas davantage.

La crise du logement est structurelle et conjoncturelle

L'aspect conjoncturel de la crise du logement en France est notamment influencé par la hausse des taux d'intérêt directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) pour contrer la forte inflation qui réduit le pouvoir d'achat des ménages et le renchérissement des coûts de production des logements.

La hausse des taux d'intérêt rend l'emprunt pour financer l'achat d'un bien immobilier plus coûteux pour les ménages, ce qui limite leur capacité à accéder à un logement ou à investir dans l'immobilier. Le durcissement des conditions de crédit entraîne aussi les institutions financières à réduire le nombre de prêts qu'elles accordent.

Tout cela rend l'acquisition d'un logement plus difficile pour de nombreux individus, en particulier certaines catégories comme les primo-accédants et les jeunes par exemple.

Parallèlement, le renchérissement des coûts de construction (hausse du prix des matériaux et coût de la main-d'œuvre, impact de la réglementation, rénovation énergétique…) contribue également à la crise du logement.

Lorsque les coûts de construction augmentent, les promoteurs immobiliers peuvent en effet être réticents à investir dans de nouveaux projets.

Sans oublier que le foncier disponible en France se fait de plus en plus rare, ce qui n'aide pas le secteur immobilier. Cette situation entraîne ainsi une pénurie de logements disponibles, ce qui peut avoir des conséquences structurelles sur le marché.

A lire aussi : La crise du logement va-t-elle dégénerer en crise sociale ?

Les récentes annonces du gouvernement français ne semblent pas suffisantes pour changer rapidement les choses

Le 5 juin 2023, le gouvernement français a dévoilé plusieurs mesures pour tenter d'enrayer la crise du logement qui sévit en France depuis plusieurs années, mais ces dispositions semblent avoir déçu les experts qui s'attendaient à davantage de mesures choc de la part de l'exécutif.

Pour relancer l'ensemble du secteur immobilier, le gouvernement a décidé de soutenir l'accession à la propriété, mais aussi au logement, de relancer la production de logements en France, notamment dans les zones dites tendues, ainsi que de favoriser la rénovation énergétique des logements.

Parmi les décisions clés on retrouve, la mensualisation de la révision du taux d'usure jusqu'à fin 2023, la prolongation du Prêt à Taux Zéro (PTZ) jusqu'en 2027, la fin du dispositif Pinel en 2024, une augmentation des plafonds de revenus pour accéder au bail réel solidaire, un élargissement des zones tendues, une étendue de la garantie visée ou encore une révision du dispositif MaPrimeRenov'.

La dégradation du marché immobilier, déjà défavorable, pourrait faire éclater la bombe sociale qu'est le logement

L'escalade récente des prix immobiliers , la hausse des taux d'intérêt qui restreint l'accès au crédit, le durcissement des critères d'obtention de prêts, la diminution des nouvelles constructions, la chute des ventes de logements neufs et la problématique persistante du mal-logement constituent autant de facteurs qui entravent l'accession à la propriété et qui affecte aussi la mobilité des locataires, contribuant ainsi à l'aggravation de la crise du logement en France.

Cette situation exerce une pression supplémentaire sur un contexte social et économique déjà tendu dans le pays, notamment à cause de l'inflation persistante. Le logement est désormais un véritable obstacle pour le mode de vie de nombreux Français. De plus, lorsque l'on ajoute à cela l'augmentation des prix de l'alimentation et de l'énergie, de nombreux individus se sentent incertains quant à leur capacité à faire face financièrement.

Par ailleurs, la croissance démographique de la France, l'allongement de l'espérance de vie des Français et l'augmentation de la division des cellules familiales accentuent la nécessité d'accroître la construction de logements dans le pays.

La crise du logement en France présente des conséquences graves , telles que l'inaccessibilité des logements abordables, la précarité résidentielle et la frustration croissante parmi la population.

Cette situation peut conduire à des tensions sociales et sociétales, accentuant les inégalités socio-économiques et limitant la mobilité des individus. En l'absence de mesures adéquates, cette crise pourrait évoluer vers une « bombe sociale ».

Il est donc crucial que les autorités prennent des mesures significatives pour favoriser la construction de logements abordables, pour améliorer les conditions de logement existantes et pour mettre en place des politiques inclusives afin de répondre aux besoins de tous les citoyens.

24 commentaires

  • 23 juillet 23:09

    On en arrive là pour plusieurs raisons : excès des promoteurs et bonimenteurs sur la défiscalisation, normes ahurissantes qui conduisent à une inflation des coûts, multiplication des dégradations dans le locatif, ....


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