Une locataire vient de récupérer une porte blindée, après 7 mois d’attente. La gendarmerie, à la recherche d’un individu dangereux, avait forcé la sienne par erreur et le préjudice a été long à réparer.
Maria est restée sept mois sans vraie porte d’entrée . L’employée de maison rentre dans l’appartement qu’elle loue depuis 24 ans le 6 février et découvre 50 gendarmes en faction devant sa résidence située dans le quartier des Tilleuls, au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis (93). L’un deux lui demande de reculer et l’avertit qu’un individu armé se trouve dans son immeuble. Maria obéit et lui propose de prendre sa clé pour ouvrir la porte de son appartement mais le gendarme refuse et force la porte. Sauf qu’aucun individu dangereux ne se cachait dans le logement de Maria. Quatre portes ont été forcées par les gendarmes dont trois par erreur. Parmi ces trois portes figure celle de Maria. Un gendarme a donné à Maria une attestation de bris de porte pour qu’elle l’envoie à son assureur.
Une fermeture de fortune est installée mais la porte rafistolée ne ferme pas. Par mesure de sécurité, une personne doit donc rester dans l’appartement toute la journée alors que Maria travaille. Heureusement pour l’employée de maison, son fils vient en vacances chez elle, ce qui lui permet de partir travailler l’esprit tranquille. Une semaine plus tard, le bailleur installe une porte antisquat en attendant que la porte soit remplacée. Ce dispositif imparfait laisse passer les bruits. « Ça résonnait comme un tambour. C’était devenu invivable », confie la locataire au Parisien . L’ancienne porte n’a pas été retirée et Maria vit donc quotidiennement avec une porte cassée et une porte antisquat.
Qui paie la facture?
Maria ne se doutait pas qu ’obtenir un remboursement serait aussi ardu. L’assureur et le bailleur se renvoient la balle. « Mon assureur me dit que c’est au bailleur de prendre la réparation en charge car ce n’est pas mon bien. Le bailleur me renvoie vers mon assureur », déclare-t-elle, paniquée. Le bailleur lui assure après plusieurs mois que c’est à l’État de rembourser et que le processus risque de prendre du temps. « On se sent seule au monde, il y a des soirs où je ne voulais plus rentrer chez moi », confie-t-elle. Finalement, au mois de juillet, la situation se décante et le bailleur vient prendre les mesures de la porte. En septembre, Maria reçoit enfin le précieux sésame. La porte déborde de 5 centimètres mais Maria se contente de cette nouvelle porte blindée. Qui a payé la facture finalement? C’est le bailleur Seqens qui a été contraint et forcé de s’en acquitter. Il regrette que « les assureurs des locataires aient malheureusement refusé de les prendre en charge ». En réalité, c’est « l’assureur de la gendarmerie qui aurait dû prendre à sa charge les frais de remplacement de la porte », explique au Figaro Me Romain Rossi-Landi, avocat en droit immobilier. Le bailleur a fini par changer la porte lui-même: « le bailleur devant assurer une jouissance paisible des lieux ».
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