
Condamné à détruire sa cabane perchée dans les arbres (Crédit Photo: Matthew Harwood - Unsplash)
Le propriétaire d'une cabane perchée dans le Doubs a six mois pour démonter son habitation, a décidé la cour d'appel qui a infirmé un premier jugement. Cette habitation écologique avait été autorisée par la mairie mais construite sans permis sur une zone écologique protégée.
On connaissait les châteaux ou villas à détruire parce que construits illégalement. Voici désormais les cabanes perchées dans les arbres. Le propriétaire de l'une d'entre elles a six mois pour démonter la sienne qu'il habite depuis «une dizaine d'années» à Cléron, petite commune du Doubs (25) de quelque 300 habitants , rapporte France 3. La raison? Elle aurait été bâtie sans permis de construire et dans une zone protégée. Pourtant, la maire de l'époque avait donné son accord saluant le «défi technique» et la dimension écologique qu'il représente.
Après trois ans de travaux, Xavier Marmier et sa femme occupent cette cabane de 40 m². Nous sommes en 2011. Trois ans plus tard, Cléron change de maire. Le nouvel édile exige du couple qu'il fasse une demande de permis de construire. Les propriétaires s'exécutent. Et là, coup dur: le maire refuse et réclame la démolition de la cabane. L'affaire est portée en justice. «Amoureux des arbres, de la faune, de la flore et de ses pairs, il n'a pas de grand besoin et ne demande aucunement à être raccordé, ni à l'eau, ni à l'électricité. Il aspire simplement à vivre chez lui, au milieu des arbres et des oiseaux, en harmonie avec la nature», peut-on lire dans une pétition qui, à ce jour, a recueilli plus de 18.000 signatures pour défendre cette construction et son propriétaire.
En avril 2018, le tribunal administratif condamne la mairie à verser 1000 euros aux propriétaires. La cabane est sauvée. Enfin, c'est ce que l'on croit. La municipalité dépose un recours devant la cour d'appel qui infirme le premier jugement. «L'érection de constructions en pleine campagne, dans le site naturel de la vallée de la Loue, classée en zone Natura 2000 qui doit rester libre de toute construction, et qui, en outre, est répertorié en aléa très fort de risque de glissements de terrain, lui cause nécessairement préjudice», précise l'arrêt du 26 mars 2019.
La justice oblige Xavier Marmier à démolir son édifice sous six mois et à payer la somme de 3000 euros à la mairie, pour les frais de justice. Interdire un projet écologique dans une zone écologique: un comble pour cet élagueur de métier qui a décidé de se pourvoir en cassation. Dans une vidéo publiée début avril sur sa page Facebook, il lance un appel pour sauver son «rêve perché». À ce jour, le message a été partagé plus de 4600 fois et la vidéo a été vue 93.000 fois.
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