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La prime Macron se substituerait parfois aux augmentations de salaire : telle est la critique qui revient fréquemment au sujet de ce coup de pouce. Les éléments de réponse pour démêler le vrai du faux.
Depuis sa création en 2018, la prime Macron a fait parler d'elle . À l'origine exceptionnelle, cette prime a finalement été pérennisée par la loi pouvoir d'achat, et son plafond a même été triplé, atteignant 3 000 euros, voire 6 000 euros en cas d'accord d'intéressement. Entièrement défiscalisée pour les salariés comme leurs employeurs, la prime Macron continue de susciter des inquiétudes chez les employés et les syndicats : sert-elle parfois à remplacer une augmentation de salaire ?
Légalement, la prime Macron ne peut pas remplacer une augmentation de salaire
Pouvant aller jusqu'à 3 000 euros, voire 6 000 euros, la prime Macron permet aux entreprises de récompenser le travail fourni par leurs salariés. Son nom a d'ailleurs été modifié par la loi pouvoir d'achat, et il faut désormais parler de la Prime de partage de la valeur, ou PPV. Mais ce coup de pouce sert-il parfois à éviter d'augmenter les salaires ? En théorie non.
En effet, la loi est claire : la prime Macron ne peut pas "se substituer à des augmentations de rémunération". Le texte va même plus loin, puisque la prime Macron ne peut pas, de façon générale, venir remplacer un quelconque élément de rémunération. Ainsi, les primes qui étaient déjà versées de façon récurrente avant l'entrée en vigueur de la prime Macron ne peuvent pas non plus être remplacées.
Lire aussi : Prime Macron : un coup de pouce moyen de 740 euros pour les heureux bénéficiaires
Un contexte favorable aux employés
De nombreuses entreprises rencontrent des difficultés à recruter du personnel, et certains profils sont particulièrement recherchés. De fait, les salariés concernés se retrouvent en position de force, et remplacer une augmentation de salaire permanente par une prime exceptionnelle paraît ainsi plus difficile à faire accepter. D'ailleurs, les augmentations de salaires sont à l'ordre du jour. Les prévisions moyennes tablent sur une hausse de 4 % en 2023, en particulier pour les plus bas salaires selon le cabinet d'audit Deloitte France, en raison de la revalorisation du Smic qui a atteint 6,6 % en l'espace de 13 mois.
Dans les faits, la preuve est toutefois difficile à apporter pour les salariés dont l'employeur aurait choisi de verser une Prime de partage de la valeur, ou tout autre bonus financier, à la place d'augmenter leur salaire. La CGT, notamment, pointe du doigt l'utilisation trop fréquente de ces coups de pouce ponctuels, qui posent problème aux salariés. En effet, ces primes sont non-pérennes, et ne sont donc pas nécessairement perçues chaque année par exemple.
Un dispositif qui a le vent en poupe
Depuis 2018, la prime Macron permet aux entreprises de distribuer plusieurs centaines d'euros à leurs salariés, le tout sans fiscalité pour la société comme pour les bénéficiaires, raison principale de son succès. Ce bonus a tout de même permis à 20 % des 25 millions de salariés français de toucher environ 500 euros supplémentaires selon Luc Mathieu, secrétaire national de la CFDT.
Avec le relèvement de son plafond dans le cadre de la loi pouvoir d'achat, cette somme pourrait même augmenter. Selon les chiffres de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, les entreprises auraient versé un peu plus de 710 euros en moyenne au cours des mois d'août et septembre 2022. Reste à voir ce qu'il adviendra de la Prime de partage de la valeur en 2024, lorsque l'exonération totale de fiscalité cessera.
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