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Voici les pires dispositifs anti-SDF «primés» par la Fondation Abbé-Pierre
information fournie par Le Figaro 03/03/2020 à 06:00

L’association a récompensé ironiquement les mobiliers urbains qui empêchent les SDF de s’abriter ou dormir.

La France compte plus de 140.000 personnes sans domicile. Deux tiers d’entre elles sont des personnes seules, selon le dernier rapport de la Fondation Abbé-Pierre. Lors d’une cérémonie ironiquement baptisée «Les Pics d’Or», l’association a «récompensé», pour la deuxième fois, les «pires» dispositifs anti-SDF répertoriés en France.

Le prix du dispositif «le plus décomplexé» a été décerné à la ville de Lyon, où est né...l’Abbé Pierre, pour un banc installé dans le 6e arrondissement (voir ci-dessous) . Deux rails métalliques ont été apposés sur la structure pour que personne ne puisse s’allonger dessus.

C’est une société d’assurance mutuelle qui a reçu le prix du dispositif «le plus contradictoire». À Toulon, MAE, qui assure les enfants et/ou la famille en cas d’accident scolaire, a fait installer des petites grilles devant ses vitrines, pour empêcher quiconque de s’asseoir devant (voir ci-dessus) . Le prix du dispositif «le plus fourbe» a été décerné à une copropriété de Lille (voir ci-dessous) .

Grâce à une carte disponible sur la plateforme Soyonshumains.fr mise en place en 2017, la fondation a pu géolocaliser plus de 450 mobiliers urbains (grilles, pics, roches, poteaux...) contre 339 l’année dernière. Soit une hausse de plus de 33%. « Cette hausse nous montre à quel point les efforts réalisés ne sont pas suffisants , affirme Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre. Ce n’est pas en éloignant ces personnes démunies des centres-villes que nous réglerons la crise du logement ».

Le prix international pour Las Vegas

Près des deux tiers des dispositifs (276) se trouvent en Ile-de-France (et principalement à Paris). Une cinquantaine a été recensée dans la région toulousaine ou encore une dizaine près de Montpellier, de Marseille ou encore de Lyon. Ils ont généralement été mis en place par des copropriétés privées, des commerçants ou par les municipalités elles-mêmes. Parfois, les mairies prennent des arrêtés pour interdire la mendicité ou «les occupations abusives» de SDF.

C’est le cas de Nice et de Calais que le jury n’a pu départager pour le prix de l’arrêté «anti-précaires». Les deux villes ont respectivement interdit la mendicité (entre mai et septembre derniers) pour l’une et les « occupations abusives, prolongées et répétées » d’associations distribuant des repas et de l’eau à des migrants, pour l’autre (entre octobre 2019 et janvier 2020).

Pour la catégorie du dispositif «le plus agressif», le jury a opté, comme l’année dernière, pour Paris. Cette fois-ci, ce sont des mini-poteaux en forme de champignons qui sont mis en cause.

La Fondation Abbé-Pierre ne se prive également pas d’aller scruter à l’étranger. Après la Suède l’an passé, ce sont les États-Unis et plus particulièrement Las Vegas, qui est à l’honneur bien malgré elle pour le prix international. La ville a adopté en novembre dernier une loi interdisant de dormir sur la voie publique. Un délit passible de 1000 dollars d’amende et de six mois de prison. « Laisser dormir les gens dans la rue est inacceptable . Nous ne devons pas nous habituer à ce phénomène », lâche Christophe Robert qui incite les citoyens à relayer ces dispositifs «anti-SDF» sur les réseaux sociaux (#soyonshumains) ou par mail (picsdor@fap.fr avec photos et adresse). Pour sensibiliser les collectivités, la fondation a également publié, en janvier dernier, la Déclaration des droits des personnes sans abri. À ce jour, près de 300 élus l’ont signée.

Voici encore quelques autres dispositifs «anti-SDF» relayés sur Twitter avec #Soyonshumains

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