Après un an de baisse record des taux, les crédits immobiliers repartiraient légèrement à la hausse selon certains observateurs. Argent plus cher, hausse des taux américains et de l'OAT (Obligation assimilable du trésor) à 10 ans sont autant d'avertisseurs mais la hausse sera t-elle réelle et quelles en seraient les conséquences ?

Vers une hausse des taux de crédit immobilier ?
Qu'en est-il actuellement ?
Les taux immobiliers n'ont jamais été aussi bas. Selon une étude de l'Observatoire du financement CSA/Crédit logement, au troisième trimestre 2016, la moyenne des taux toutes durées confondues a chuté à 1,46% contre 2,23% il y a un an et 3,89% il y a cinq ans. Et la baisse s'est poursuivie en octobre pour passer à 1,33%. Par rapport au début des années 2000, le niveau des taux a été divisé par plus de quatre, rapporte l'étude. 2016 devrait donc être une année record pour le crédit immobilier avec 230 milliards d'euros débloqués.Toutefois, la tendance semble légèrement s'inverser. Ainsi les taux d'emprunt à 10 ans, qui servent de référence aux emprunts à taux fixe des particuliers, sont nettement remontés passant de 0,33% à 0,76% entre mi-octobre et mi-novembre. Une tendance qui se confirme dans les pays du nord de l'Europe, comme dans ceux du sud. L'élection de Donald Trump n'y est pas étrangère. Le Dow Jones à Wall Street s'est envolé et les taux d'interêt américains devraient suivre le mouvement. Les marchés financiers anticipent également un retour de l'inflation qui impliquerait une hausse des taux.
Par ailleurs, l'OAT à 10 ans, considéré comme un mètre-étalon des taux immobiliers, est passé entre le 29 septembre et le 15 novembre de 0,11 à 0,72%.
Hausse, stagnation ou nouvelle baisse ?
Selon les courtiers, les prévisions sont plus ou moins pessimistes (ou optimistes si l'on prône une augmentation des taux). Presque tous s'accordent à dire toutefois que les banques vont relever leurs taux. Certains affirment même que le record historique des taux bas en octobre était le dernier ! Et que cette tendance devrait se confirmer début 2017 sous le coup de la modification de la politique des QE (Quantitative easing = assouplissement quantitatif) de la banque centrale américaine (FED).Cette hausse devrait rester toutefois modérée et les banques voudront sans doute maintenir leur politique de taux pour ne pas mettre de coup de frein à la conquète de clientèle alors qu'elles préparent la production du premier trimestre 2017.
De plus, les Etats et les banques centrales auront à cœur de soutenir une croissance déjà fragile.
Pas de raison donc de courir chez votre banquier avant qu'il ne soit trop tard, vous ne deviendrez pas insolvable en quelques mois.
Quelles conséquences en cas de hausse ?
Concrètement, si la hausse se confirme, elle ne devrait avoir qu'un impact limité sur les empruntants.Si la hausse, dans son estimation haute, est de 0,50 point, l'augmentation sera de 46€ par mois pour un crédit de 200 000 euros sur 20 ans. Dans l'hypothèse d'une hausse plus progressive et plus limitée, entre 0,1 et 0,2%, les mensualités augmenteraient de 9 à 19€.
Cette hausse (même modérée) qui semble se profiler réjouit les promoteurs, comme le confirme Henry Buzy-Cazaux au site capital.fr. Pour le président de l'Institut du management des services immobiliers, une baisse durable des taux d'intérêts faisait courir le risque de gonfler artificiellement les prix des logements. De fait, la légère hausse récente des prix à Paris et sa couronne ainsi que la remontée des prix du neuf sont la conséquence directe de ces taux historiquement bas. Pour Mr Buzy-Cazaux, cette hausse est " bienvenue [et] constitue un rempart contre un nouveau dérèglement de la formation des prix des logements, qui excluerait encore nombre de familles de la propriété de leur logement et qui dissuaderait aussi des investisseurs personnes physiques".
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer