Comme chaque année, des négociations sont menées sur le prix des produits alimentaires entre les professionnels de la filière et ceux de la grande distribution. Elles ont abouti à une augmentation d'au moins 3% des prix.

Les prix vont augmenter dans la grande distribution / iStock-Sergei Gnatiuk
Les producteurs français bientôt mieux rémunérés
Sous l'effet des négociations entre les professionnels de la grande distribution et les industriels de l'agroalimentaire, les prix des produits alimentaires vont augmenter d'au moins 3% en 2022. Chaque année, des discussions ont lieu de part et d'autre sur la question, et si l'an passé elles s'étaient soldées sans augmentation des prix, cette année 2022 s'avère donc différente. Pour rappel, depuis 2018 la loi Egalim prévoit que les producteurs de produits alimentaires et les professionnels de la grande distribution renégocient chaque année les tarifs. De son nom complet "Loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable", la loi Egalim a pour enjeu de parvenir à mieux rémunérer les producteurs. Cette augmentation est une bonne nouvelle pour toute la filière de production française car depuis huit ans, aucune hausse de leur prix de vente n'avait été acceptée par les enseignes de la grande distribution. De nombreux producteurs s'alarmaient de la pression qu'ils subissaient de la part des grands distributeurs quant aux prix d'achat de leur production. Ainsi, après huit années de baisse ou stagnation des prix, cette année 2022 devrait apporter un peu d'air à la filière française. Si la hausse des prix n'est pas encore officialisée, elle devrait bientôt l'être : quelques grands distributeurs rechignent encore à signer l'accord.
Vers une hausse des prix dans les rayons dès le mois d'avril ?
Cette hausse des prix d'achat de 3% voire 4% se répercutera dans la foulée dans les rayons des supermarchés. Les enseignes de la grande distribution ne comptent pas en effet rogner sur leur marge et à l'arrivée, ce sont bien les consommateurs qui paieront la note. Mais selon une enquête menée en mai 2021, les ménages français affirment être prêts à payer plus cher leurs courses si cela permet de mieux rémunérer les producteurs et les agriculteurs français. La filière des producteurs et des agriculteurs espérait obtenir davantage, ils avaient en effet réclamé une hausse des prix de vente de l'ordre de 6%. Et ce afin de tenter de récupérer les pertes financières liées à l'inflation régulière qui a lieu sur les prix des matières premières agricoles de même que sur l'ensemble des coûts industriels - énergie, transport, emballage. Par ailleurs, la guerre en Ukraine vient de rebattre les cartes car les sanctions économiques prises à l'encontre de la Russie ont fait s'envoler les cours mondiaux des céréales en une semaine seulement. Un phénomène qui pourrait perdurer durant plusieurs semaines voire plusieurs mois et pourrait contraindre les producteurs et les distributeurs à se rassoir autour de la table des négociations. La flambée des cours mondiaux de blé va en effet avoir des conséquences directes sur l'activité des éleveurs français qui en achetaient jusqu'à présent des quantités colossales à la Russie pour l'alimentation de leur bétail.
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