Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Les acheteurs fuient les logements où ils redoutent d’avoir trop chaud
information fournie par Le Figaro 02/05/2023 à 06:00

(Crédits photo : Unsplash - Delaney Van )

(Crédits photo : Unsplash - Delaney Van )

Des acquéreurs scrutent l'exposition des logements en vente et jettent leur dévolu sur des biens équipés de clim ou dotés de piscines.

Les canicules et sécheresses à répétition ont « modifié les équipements des villas (climatisation en priorité, brumisateur en terrasse, ventilateur, isolation plus intense) et probablement leurs architectures (création de zones d'ombrage plus importantes, pergola bioclimatique, couleur blanche pour les toits plats, toujours plus de piscines) », énumère Olivier Hustin, agent immobilier à l'agence Velvet-Concept à Biot, dans les Alpes-Maritimes (06). La clim est-elle devenue le saint Graal? Elle fait en tout cas partie des demandes des acquéreurs.

Selon l'Agence de la transition écologique, l'Ademe, le taux d'équipements en climatisation chez les ménages sur l'Hexagone est passé de 14 % en 2016 à 25 % en 2020, dépassant alors les 800.000 unités vendues. « Pour 80% des appartements, on me demande si le bien est équipé de la clim' mais ce n'est pas un motif de rupture de l'affaire. C 'est une cerise sur le gâteau, mais une belle cerise », assure Léonard Cesari. Alexis Capron, agent immobilier chez Keller Williams Partners, rappelle qu'« avant d'installer une climatisation, il est nécessaire d'obtenir l'accord de la copropriété car elle est souvent inesthétique ou bruyante ».

Ce n'est donc pas un argument premier de recherche mais un plus souhaité par de plus en plus d'acquéreurs. « Les primo-accédants ont avant tout l'ambition première d'acheter leur premier logement. Il est compliqué de résoudre l'équation de trouver un bien pas trop éloigné de son travail, accessible financièrement et qui dispose d'une clim. Ils veulent avant tout devenir propriétaires et le confort d'été passe après », rappelle Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt Immobilier.

La Côte Atlantique a la cote

L'exposition du bien rentre aussi en compte. « Un dernier étage sous les toits, ou encore une exposition plein sud ne sont plus, pour certains, les critères de recherche essentiels. En effet, les acquéreurs cherchent avant tout de la luminosité/clarté plus que de la chaleur excessive surtout depuis les derniers étés caniculaires à Paris, et cherchent également à bénéficier d'un logement sans déperdition énergétique », selon Alexis Capron. Adieu donc les terrasses exposées sud? Ce n'est pas aussi radical que cela. « Je n'ai jamais eu d'acquéreur qui ne souhaite plus acheter de biens exposés sud étant donné qu'il fait froid 280 jours sur 365 à Paris », nuance Léonard Cesari, directeur associé du groupe Mobilis, spécialisé dans l'immobilier haut de gamme.

Mais dans le reste de la France, comment les locaux vivent-ils les chaleurs extrêmes? « Un mouvement global, assez marqué, se dessine. Une population senior qui vit aujourd'hui sur la Côte d'Azur, migre sur la Côte Atlantique notamment en raison du sujet climatique. La météo est plus chaude sur la Côte d'Azur, les épisodes d'inondation et de glissement de terrain nombreux », explique Yann Jéhanno. La Côte Atlantique incarnera-t-elle la nouvelle destination tendance en raison de son climat plus tempéré, reléguant la Côte d'Azur, pourtant très prisée aujourd'hui, au second plan?

Vers une interdiction de la clim à Paris?

Pas encore, affirme Olivier Hustin, agent dans les Alpes-Maritimes (06), qui parle plutôt d'épiphénomène pour le moment. « Nos étés sont moins caniculaires qu'ailleurs car la Méditerranée tout proche évite les grosses montées en température donc nous ne voyons pas de phénomène d'exode ». La montagne toute proche de Biot est convoitée par les locaux l'été en raison de sa fraîcheur, des activités sportives et des randonnées au sein de la nature qui peuvent y être pratiquées. De plus, la montagne est moins prise d'assaut par les foules l'été.

Les élus municipaux commencent en tout cas à s'emparer du sujet du réchauffement climatique. La mission d'information et d'évaluation du Conseil de Paris, intitulée «Paris à 50 degrés: s'adapter aux vagues de chaleur», a récemment remis son rapport à la mairie de Paris. Elle préconise la mise en place de solutions de rafraîchissement passives qui réduisent de manière vertueuse la chaleur comme des éléments occultants, une ventilation naturelle ou une isolation biosourcée afin d'éviter que la capitale ne devienne inhabitable. La mission propose d'interdire les climatiseurs qui rejettent de l'air chaud dans les rues. Une proposition en cours d'examen qui pourrait être intégrée au plan local d'urbanisme.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer