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La taxation de l'épargne écartée «clairement et définitivement» par Le Maire
information fournie par Le Figaro 01/03/2021 à 12:17

Des «incitations» sont en réflexion à Bercy pour pousser les Français à dépenser l'argent épargné pendant la crise, a déclaré le ministre.

C'est une équation compliquée, qui focalise l'attention des cerveaux de Bercy depuis plusieurs mois : comment, dans un contexte particulièrement incertain, pousser les Français à dépenser leur argent malgré tout pour relancer l'activité et éviter qu'un cercle vicieux ne s'installe ? Taxation de l'épargne, coup de pouce à la demande, baisse de la fiscalité… Chaque acteur y va de son idée, dans ce débat essentiel pour assurer un rebond de l'économie tricolore cette année.

D'après Les Échos, l'une des pistes sur lesquelles planche le ministère serait un « système incitatif pour donner envie aux Français de recourir à des transferts ou à des dons entre générations ». Un moyen de multiplier les échanges, par exemple en simplifiant les donations, pour renforcer la consommation.

Interrogé, le cabinet du ministre ne confirme pas l'information et renvoie à une prise de parole de Bruno Le Maire, ce lundi : « mon ambition est qu'il y ait le maximum d'argent pour faire fonctionner l'économie française en 2021 », a déclaré le patron de Bercy lors d'un point presse. L'épargne des Français doit « participer à cette relance économique sur une base évidemment volontaire » et des « incitations » sont en cours de réflexion au ministère, a-t-il précisé, sans s'étendre sur le sujet.

Le ministre a également redit, durant ce point, que l'épargne ne serait pas taxée : cette piste est écartée « clairement et définitivement », a martelé Bruno Le Maire, reconnaissance que transformer cette épargne en dépense serait l'un des « défis » de cette année.

À gauche, certaines voix appelaient à taxer l'épargne accumulée par les ménages les plus aisés. Une proposition qui fait écho à un amendement déposé par des députés socialistes l'année dernière : ses auteurs appelaient à « mobiliser la solidarité des ménages les plus aisés pour cofinancer l'effort exceptionnel de l'État » contre l'épidémie. Concrètement, un « prélèvement exceptionnel de solidarité » de 0,5% aurait été instauré sur les encours d'assurance-vie supérieurs à 30.000 euros. La proposition avait toutefois été rejetée lors des débats parlementaires.

Inquiétudes des ménages sur l'avenir

Ce problème est évoqué de longue date par l'exécutif, soucieux de mettre les bas de laine des ménages à contribution pour la relance : mi-avril, un mois après l'instauration du confinement, Bruno Le Maire prévenait déjà que « l'épargne de précaution qui est en train d'être construite aujourd'hui [...] ne va pas se débloquer du jour au lendemain. Il est probable que les consommateurs auront des comportements attentistes et qu'il faudra donc inciter la demande », jugeait-il à l'Assemblée nationale. Or, « la meilleure façon de se protéger aujourd'hui [...] c'est de consommer dans l'économie française, de refaire démarrer notre économie », ajoutait-il quelques mois plus tard, en septembre.

Mais voilà : les Français restent frileux à l'idée de dépenser les quelque 130 milliards d'euros mis de côté en 2020, selon les chiffrages de la Banque de France. En janvier, la collecte nette du livret A et du LDDS a de nouveau augmenté, s'établissant à 7,19 milliards d'euros, soit 2,5 milliards de plus que les deux années précédentes sur la même période. Et ce, alors que l'année 2020 s'était déjà terminée à des niveaux records. L'Insee notait, fin février, une « forte hausse du taux d'épargne des ménages » l'an passé, bondissant de 6,4 points de pourcentage, de 14,9% en 2019 à 21,3% en 2020. Le tout dans un contexte où le moral des ménages reste morose et leur inquiétude quant à l'avenir forte.

Ce véritable comportement de fourmis est plus sensible chez les ménages les plus aisés, selon le Conseil d'analyse économique : « les ménages les moins aisés […] ont connu une évolution légèrement négative de leurs niveaux d'épargne brute […] les plus aisés, notamment, même s'ils ont souffert de la baisse des cours boursiers au début de la crise, ont eu tendance à épargner de façon plus importante qu'en temps normal », analysaient les experts de l'institution dans une note publiée en janvier. D'où l'idée, avancée par certains, de faire contribuer davantage ces ménages plus aisés, moins pénalisés par la crise. Une solution rejetée jusqu'ici par l'exécutif, qui se refuse à toute hausse d'impôt.

Le cœur du problème reste la confiance : l'épargne est là, mais les ménages ne sont pas prêts à l'utiliser tant que la crise ne sera pas derrière nous. Mais trop de prudence risque de nuire à la consommation, aggravant la situation économique. Un sacré dilemme.

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