
La rentrée étudiante s'annonce chère et difficile / iStock.com - seb_ra
Une enquête alarmante
Selon une enquête publiée le 14 août 2024 par le syndicat étudiant UNEF et relayée par 20 Minutes, le coût de la vie étudiante augmente encore cette année, grimpant de 2,25 %, ce qui équivaut à une hausse annuelle de 482,16 euros. Malgré une augmentation plus modérée par rapport aux 6,47 % de l'année précédente, cette nouvelle hausse s'inscrit dans une spirale ascendante qui pèse lourdement sur le budget des étudiants.
Une hausse constante et inexorable
Depuis 2017, le coût de la vie étudiante a bondi de 27,76 %, une progression alarmante que dénonce Hania Hamidi, secrétaire générale de l’UNEF. « C’est une augmentation constante du coût de la vie, et qui est extrêmement forte depuis plusieurs années », s’indigne-t-elle, pointant du doigt les différents facteurs qui alimentent cette hausse. Les frais d'inscription à l'université augmentent de 2,93 %, et la Contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC), obligatoire depuis 2018, pèse de plus en plus lourd dans les dépenses des étudiants. Ces frais viennent s'ajouter à des charges quotidiennes en constante augmentation, telles que les coûts de l'énergie, qui s'élèvent de 4,8 %, et les loyers dans les résidences Crous, qui augmentent de 3,5 %.
Les loyers, un fardeau croissant
L'augmentation des loyers constitue une préoccupation majeure pour les étudiants. Les logements Crous, souvent considérés comme des solutions plus abordables, deviennent de moins en moins accessibles financièrement, et leur nombre reste insuffisant pour répondre à la demande. Depuis l'annonce en 2017 par Emmanuel Macron de la construction de 60 000 logements étudiants supplémentaires, seuls 8,8 % ont été réalisés. Cette situation pousse de nombreux étudiants à se tourner vers le marché locatif privé, où les prix sont également en hausse, bien que plus modérée (+1,08 %).
L'inflation et les aides en stagnation
Les effets de l'inflation, même si celle-ci s'est quelque peu stabilisée, sont également perceptibles dans le coût des produits alimentaires, avec une hausse de 0,82 % en 2024. Cependant, ce léger répit ne suffit pas à compenser l'augmentation globale des dépenses. Dans ce contexte, les aides aux étudiants, notamment les bourses, apparaissent largement insuffisantes. Bien que celles-ci aient été revalorisées de 6,2 % à 34 % en 2023, cette augmentation est jugée insuffisante par l'UNEF, qui déplore leur stagnation en 2024.
Des perspectives inquiétantes pour les étudiants
Face à ces défis financiers croissants, le syndicat UNEF appelle à une réaction forte du gouvernement. Le manque de logements étudiants, combiné à l'augmentation des coûts et à la stagnation des aides, place de nombreux étudiants dans une situation précaire. « La vie étudiante continue de devenir plus chère, année après année », souligne Hania Hamidi, exprimant l'inquiétude de voir de plus en plus d'étudiants renoncer à leurs études faute de moyens. Les demandes de réformes se multiplient, notamment pour une augmentation des bourses et une accélération de la construction de logements étudiants. La rentrée 2024-2025 s’annonce donc difficile pour de nombreux étudiants, qui devront jongler avec des coûts de plus en plus élevés dans un contexte économique déjà tendu.
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