L’UFC que choisir dénonce des tarifs bancaires opaques (Crédits photo : Adobe Stock - )
L'association de consommateurs dénonce un recul des banques en matière de clarté des frais appliqués. Elle demande d'instaurer par la loi la lisibilité des brochures.
Alors que les tarifs des banques semblent marquer une pause depuis deux ans, ils sont de plus en plus opaques. L'UFC Que Choisir a profité de la publication des chiffres du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) ce matin, pour dénoncer «l'illisibilité des tarifs bancaires» ce qui constitue selon elle une «trahison par les banques de leurs engagements».
«Les établissements bancaires ont abandonné les engagements qu'ils avaient pris en matière de transparence de leurs grilles tarifaires. Les nouvelles brochures ne respectent plus les normes fixées en 2010 et qui avaient jusqu'alors été complètement respectées» , déplore Mathieu Robin , chargé de mission banques à l'UFC que Choisir.
Les associations de consommateurs avaient obtenu des banques en 2010 qu'elles rendent plus lisibles leurs tarifs, en présentant dans leur brochure, un tableau synthétique des frais appliqués. Il s'agit de l'extrait standard des tarifs (EST). Or depuis le mois d'octobre, la fédération bancaire française autorise les établissements bancaires à lui substituer un autre document le Document d'information tarifaire, imposé à l'échelon européen en application de la directive «Compte de paiement». Interrogé par Le Figaro, la Fédération Bancaire Française n'a pas répondu à nos questions sur le sujet.
Pas moins de 410 tarifs
Toutefois, ce nouveau document «s'inspire largement» de l'ancien extrait standard des tarifs, indique le comité consultatif du secteur financier (CCSF) à l'occasion de la publication de son étude annuelle. Près de 96 établissements (88% du panel) ont conservé ce tableau «au sein de leur plaquette tarifaire, en plus de la publication du DIT », indique le CCSF. In
Pour l'UFC que choisir, ces changements affectent la compréhension des consommateurs. Plus d'un tiers (36%) des professionnels a profité de ces changements pour surcharger leurs clients d'informations en y détaillant chacun de leurs packages bancaires. La brochure de BNP Paribas ne comporte ainsi pas moins de 410 tarifs, ceux de la Société Générale s'étendent sur 51 pages, indique l'association.
«La décision des banques de renoncer unilatéralement à leur engagement en matière de transparence tarifaire constitue un double camouflet. Avant tout pour les consommateurs qui s'étaient habitués à l'extrait standard ds tarifs et qui pourraient être à nouveau plongé dans l'obscurité des brochures», avertit l'UFC que Choisir dans son communiqué. L'association souhaite imposer la lisibilité des brochures dans la loi «cette décision rappelle que l'autorégulation est illusoire» .
Le sujet est tendu. Près de 14% des saisines du médiateur de la Fédération bancaire Française ont porté sur la lisibilité des tarifs en 2019. Il s'agit du 3e sujet de litige derrière les fraudes bancaires et les incidents de paiement. Les frais bancaires représentaient 25 milliards d'euros en 2018, c'est 32% de l'activité de banque de détail en France selon une étude de Standard & Poor de 2019.
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