Le premier ministre a pointé du doigt devant le Sénat, les maires qui «ont fait comme profession de foi de moins construire».
Jean Castex est préoccupé. Une fois n’est pas coutume, par la situation du logement en France. Devant le Sénat, le premier ministre a pointé du doigt les maires qui construisent moins. « La situation du logement dans notre pays est préoccupante », admet le chef du gouvernement (voir le tweet ci-dessous). «Les maires sont des bâtisseurs, mais pas tous. À l’issue des municipales, certaines équipes ont fait comme profession de foi de moins construire. C’est regrettable », explique Jean Castex qui cible « les grandes agglomérations ». On peut y voir une pique adressée aux maires écologistes de Lyon, Bordeaux ou encore Strasbourg fraîchement élus en juin 2020 et accusés par les experts de l’immobilier de freiner la relance.
Le marché du logement neuf, dont les ventes baissent depuis plusieurs années, ne réussit toujours pas à surmonter les effets de la crise sanitaire notamment en raison de la baisse des permis de construire accordés, selon la Fédération des promoteurs immobiliers. Il n’y a toujours pas de « mécanique de rattrapage », a expliqué Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) lors d’une conférence de presse, alors même que les indicateurs sont au vert.
Entre juillet et septembre, les promoteurs, l’une des deux grandes branches du logement neuf avec les constructeurs de maisons, ont vendu 28.247 logements, soit 3% de moins qu’un an plus tôt. Mais comparé au niveau d’avant-crise, la baisse s’élève à 23,2%. L’année 2019 n’avait pas non plus été exceptionnelle pour le logement neuf. Avec les élections municipales 2020 qui arrivaient, le nombre d’autorisations de permis de construire avait chuté, un phénomène cyclique habituel pour le secteur.
Concrètement, « en rythme annuel, les maires autorisent aujourd’hui 50.000 logements collectifs de moins qu’en 2017. Si la reprise nous échappe, c’est donc le résultat d’un choix collectif implicite et subi, celui de la rareté du neuf dans les villes attractives », développe la FPI. « Le vrai sujet c’est l’acceptabilité de l’acte de construire », estime Pascal Boulanger qui constate une réticence des maires découlant du blocage des populations à accepter de nouvelles constructions dans leurs environs.
« Nous attendons de l’État qu’il incite fortement les maires à reprendre les stylos pour signer les permis de construire », affirme le président de la FPI, saluant toutefois le renforcement des aides aux maires bâtisseurs. « Nous avons redéployé au sein du Plan de Relance, 175 millions d’euros pour faciliter l’exercice de construction. Ça concerne les territoires les plus sensibles », a rappelé Jean Castex.
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