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Inflation : «On ne reviendra pas aux prix de 2019» selon Michel-Édouard Leclerc
information fournie par Le Figaro 17/03/2024 à 15:04

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Selon le président du comité stratégique de Leclerc, la hausse des prix cette année devrait se maintenir à 2 à 3% en 2024 dans le secteur alimentaire.

Au début de l'année, il voulait «casser la gueule à l'inflation » mais les prix augmentent toujours . Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-M6 ce dimanche, le président du comité stratégique du groupe Leclerc, Michel-Édouard Leclerc a expliqué qu'on ne «reviendra jamais aux prix de 2019.» Alors que l'indice des prix à la consommation a augmenté de «21% en deux ans dans l'alimentaire» , le représentant du numéro un des hyper et supermarchés en France dénonce un cycle inflationniste spéculatif. «Dans cette inflation, la moitié a servi à reconstituer les marges des grandes entreprises» a-t-il indiqué, citant un de l'inspection générale des finances.

Selon lui, ce cycle, après dix ans de déflation, aurait pu être évité si les industriels avaient négocié les prix de l'énergie plus tôt et les transformateurs, ceux des matières premières, pointant du doigt un manque d'anticipation. L'inflation de ces derniers mois, qu'il juge «abusive» , car «personne ne saurait expliquer le +40% sur un paquet de pâtes» fait place à un rythme de hausse de prix «plus structurel» aujourd'hui. Façonné par autre chose, qu'il nomme «la nouvelle économie» . C'est-à-dire, la transition écologique, la recherche de relocalisation, la maîtrise des approvisionnements et la décarbonation. Tous ces facteurs expliquent «que cela va coûter plus cher de produire en France. On ne reviendra jamais en arrière.» Dorénavant, les industriels vont avoir «des amortissements plus aléatoires.»

Plus de négociations commerciales

«Sur le deuxième trimestre de cette année, l'inflation va devenir plus raisonnable» , a souligné Michel-Edouard Leclerc. Selon lui, les grandes marques «ont perdu beaucoup de volumes l'année dernière et seront plus conciliantes» en 2024. La dernière période de négociation commerciale entre les distributeurs et les fournisseurs, qui avait été avancés à janvier au lieu de mars, «nous a permis de bien négocier» , a-t-il indiqué. L'inflation alimentaire devrait ainsi se maintenir «entre 2 et 3% cette année» . Sur les produits à base de céréales par exemple, compte tenu du fait que les prix de cette matière première ont baissé de 28,4% en 2023 sur les marchés mondiaux, il faudra attendre «que les nouvelles commandes soient passées» pour que les tarifs s'appliquent dans les rayons.

Sur le volet des négociations commerciales, le représentant de la grande distribution a plaidé pour qu'elles aient lieu plusieurs fois par an. «Il faut lever cette spécificité française de ne négocier qu'une fois par an (...). Nous sommes en compétition avec le monde entier, Walmart, Amazon... pour acheter les produits les moins chers» , a-t-il expliqué. Nous négocions à l'échelle mondiale donc isoler la France, ça n'a pas de sens.» Interrogé sur le prix plancher, idée dégainée par Emmanuel Macron au cours de la crise agricole pendant le Salon de l'Agriculture et qui vise à fixer un prix d'achat minimum pour les producteurs, le représentant de Leclerc estime «que décider d'un prix sans avoir la vente, ça ne fait pas une rémunération.» Selon lui, ce n'est pas à la loi de fixer les prix, mais aux interprofessions, afin de prendre en compte la diversité des producteurs.

Une loi hypocrite

Pour répondre à la colère des agriculteurs, qui réclament une meilleure application des lois censées protéger leurs revenus, le gouvernement avait promis davantage de contrôles. La promesse a-t-elle été tenue ? «Oui, dès qu'on a fini une négociation, l'administration vient vérifier, a répondu Michel-Édouard Leclerc précisant, à l'adresse des journalistes, «vous seriez contrôlé comme nous, ça vous donnerait des boutons.» Reste que, «la distribution achète très peu à la ferme» s'est-il défendu. «Je veux bien que la grande distribution porte tous les maux de la terre, j'accepte une part de responsabilité mais les débouchés principales de l'agriculture française, ce n'est pas la distribution, c'est la restauration, ce sont les grossistes... Qui ne sont pas soumis à la loi Egalim.» La bouteille de lait, «je l'achète à Danone ou Lactalis et le prix qu'ils payent aux producteurs, je ne le sais pas car dans la loi, qui est très hypocrite, il y a une option où l'industriel n'est pas obligé de le dire.» Selon lui, il conviendrait d'élargir le champ d'application de la loi.

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