La mairie de Saint-Grégoire s’est opposée à la vente à un promoteur immobilier de trois parcelles situées en zone naturelle. À la clé : une très grosse déception pour la propriétaire.
C’est la douche froide pour la propriétaire de trois parcelles de terrain situées à Saint-Grégoire, en Ille-et-Vilaine. Elle pensait pouvoir les vendre un million d’euros. Elle avait même signé une «promesse unilatérale de vente» avec un promoteur immobilier, précisant ce montant. Mais, comme l’a récemment relaté Ouest France , la vente a tourné au vinaigre.
Pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette affaire, il faut revenir un peu en arrière. Le 27 février 2025, la mairie de Saint-Grégoire reçoit d’un notaire basé à Angoulême une déclaration d’intention d’aliéner – aussi appelée DIA —. Cette demande est adressée aux communes lorsqu’un bien est promis à la vente et qu’il est situé dans une zone de préemption. « Quand nous avons vu arriver cette DIA et le montant de 1 million d’euros qui était proposé, nous avons su qu’il y avait un groupe derrière ce rachat », raconte Mickaël Rey, directeur général des services à la mairie de Saint-Grégoire.
Un promoteur immobilier en embuscade
La société en question n’est autre que le promoteur immobilier Marignan. « Cela n’avait pas de sens de construire des logements sur ces trois parcelles. Les balcons se seraient retrouvés en aplomb de la rocade. Et nous ne souhaitons pas que Marignan fasse de la réserve foncière », raconte le directeur général des services. Lequel pointe également le statut de ces terrains : ils sont en zone naturelle. En conséquence, on ne peut rien y construire.
Début avril, lors d’un Conseil municipal, les élus votent à l’unanimité pour bloquer la vente et pour se tourner vers la Safer afin qu’elle préempte ces terres de 1,7 ha de superficie. À un prix très nettement inférieur puisque calculé sur le tarif des terres agricoles, soit 14 568 euros au lieu du million d’euros. La propriétaire avait alors deux options : soit vendre à vil prix soit conserver ses trois parcelles. « Elle a finalement décidé de les garder. Nous avons été notifiés qu’elle retirait ses terres de la vente. Il n’est pas question pour nous de spolier cette pauvre dame. Nous souhaitons seulement que cette parcelle reste un sas entre la rocade et l’urbanisation et, surtout, reste en zone naturelle comme le prévoit le plan local d’urbanisme intercommunal de Rennes et de la quarantaine de communes qu’il recouvre », raconte Mickaël Rey.
Au siège de Marignan Bretagne, on plaide la bonne foi. « Il y a eu une erreur de la part du notaire qui n’aurait jamais dû faire de demande à la commune. Nous avions bien une promesse de vente mais elle était ancienne », indique au Figaro le directeur régional ouest du groupe, Sylvain Belan. Nous aurions bien aimé parler au notaire pour avoir sa version des faits, mais il n’a pas donné suite à nos demandes. À la mairie de Saint-Grégoire, on peine à comprendre les explications de Marignan. « De mémoire, ces parcelles ont toujours été des zones naturelles », indique Michael Rey. Lequel exhume notamment le PLU de 2005 pour le démontrer.
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