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«Honte à vous» : la campagne de Magali Berdah pour Shein suscite une vague d’indignation sur les réseaux
information fournie par Le Figaro 16/05/2025 à 16:12

L’ancienne «papesse des influenceurs» s’est lancée dans des micros-trottoirs pour défendre le géant chinois contre une proposition de loi anti fast-fashion. Une initiative qui suscite une fronde sur les réseaux sociaux.

C’est une campagne de communication qui ne passe pas. Alors que les commerçants et le gouvernement s’alarment de la popularité des plateformes de vente en ligne chinoises, et à quelques jours de l’examen de la proposition de loi anti fast-fashion qui sera examinée au Sénat le 10 juin prochain, Magali Berdah , ancien agent des stars de télé-réalité, a publié sur ses réseaux sociaux une série de vidéos défendant le géant Shein. De quoi susciter l’ire de nombre d’internautes.

Dans ces vidéos, Magali Berdah se présente en pseudo-journaliste, «partie à la rencontre des Français» . Une mise en scène derrière laquelle se cache en réalité un partenariat avec Shein, mentionné en description de chaque vidéo comme une «collaboration commerciale» . Lors de micros-trottoirs, elle aborde les passants avec des questions telles que : «Si les articles augmentent de 10 euros, est-ce que ça peut vous freiner dans vos achats ?» , ou encore : «Saviez-vous que 6 Français sur 10 n’ont que 200 euros par an pour s’acheter des vêtements neufs ? Ces 6 Français sur 10 n’ont-ils pas aussi le droit à la mode ?» . Des interventions biaisées, qui visent à défendre la marque chinoise contre la loi anti fast-fashion.

«Honte»

La communicante n’aborde presque jamais la question environnementale, pourtant au cœur de cette proposition de loi. Porté par la députée Horizons Anne-Cécile Violland, le texte prévoit une contribution écologique progressive pour les marques de fast-fashion, pouvant atteindre 10 euros par produit d’ici 2030, avec un premier palier de 5 euros dès cette année. «Cette taxe ne rendra pas la mode plus responsable. Mais simplement moins accessible» , assène Magali Berdah, sous ses publications.

Ces vidéos, qui défendent une entreprise chinoise décriée, ont suscité de vives réactions indignées, notamment de la part du journaliste engagé pour l’environnement Hugo Clément : «Magali Berdah. la reine des influenceurs ? Eh bien, figurez-vous qu’elle s’est reconvertie dans le journalisme ! Et ouais, elle est devenue reporter de terrain. C’est bien une journaliste engagée qui s’intéresse à l’écologie» , ironise-t-il.

Les internautes ne sont pas en reste : «Honte à vous !», «aucune limite» ou encore «vendre son âme au diable» , peut-on lire parmi les centaines de commentaires. D’autres personnalités ont également réagi. Une influenceuse comptant 73.000 abonnés a déclaré : «C’est inacceptable de faire de la publicité rémunérée par des lobbys pour mettre en avant de la fast fashion» . Une autre avec plus de 250.000 abonnés a lancé le hashtag «#boycottfastfashion» .

Une alliance controversée

Ce partenariat entre l’influenceuse et la marque de fast-fashion ne passe pas inaperçu, notamment en raison du passé controversé de Magali Berdah. Ancienne dirigeante de Shauna Events, placée en redressement judiciaire en 2024, elle a été condamnée en 2019 pour abus de faiblesse sur un homme de 96 ans souffrant de la maladie d’Alzheimer et a récemment échappé à une peine pour banqueroute et blanchiment d’argent. Quant à Shein, son impact environnemental et les conditions de travail de ses travailleurs sont régulièrement dénoncés. En 2024, la marque a émis 16,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Elle est également pointée du doigt pour des pratiques de travail abusives et, notamment, des horaires de 75 heures par semaine.

L’objectif de cette campagne de communication est clair : discréditer le projet de loi en mobilisant l’opinion publique. Shein semble jouer la carte du pouvoir d’achat contre cette proposition de loi. Une stratégie qui ne convainc pas tous les internautes, comme en témoignent les milliers de commentaires dénonçant cette collaboration. «Être influenceuse, c’est prendre ses responsabilités et vérifier le contenu que l’on partage en son nom » , rappelle un internaute indigné.

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