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Fin du ticket de caisse : haro sur nos données ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 08/08/2022 à 09:00

Le ticket de caisse disparaîtra définitivement le 1er janvier 2023. Les enseignes y voient une opportunité de cibler leur clientèle. Les start-up s'emparent du ticket dématérialisé. Le CNIL s'inquiète. Décryptage.

Fin du ticket de caisse, haro sur nos données - iStock-Juanmonino

Fin du ticket de caisse, haro sur nos données - iStock-Juanmonino

La fin du ticket papier

En 2023, les commerçants ne pourront plus délivrer de ticket de caisse papier à leurs clients, sauf si ces derniers le réclament expressément. Cette mesure, qui fait partie intégrante de la loi « anti-gaspillage », votée en 2020, ouvre la voie à des alternatives numériques, comme le ticket dématérialisé envoyé par téléphone ou par email. Le premier objectif de cette mesure est de réduire le gaspillage associé à la production du ticket papier, qui finit bien souvent à la poubelle une fois édité. Pourtant, selon le collectif GreenIT, un ticket dématérialisé serait techniquement plus polluant qu'un ticket imprimé. Ce dernier, transmis et stocké dans un centre de données énergivore, rejetterait en effet dans l'atmosphère 2 grammes d'équivalent Co2 de plus qu'un ticket imprimé.

Une aubaine pour les enseignes

De nombreuses voix s'élèvent déjà contre ce dispositif, qui ouvrirait la voie au ciblage des clients, grâce aux données personnelles récoltées lors de l'émission et de l'envoi du ticket de caisse dématérialisé. Lors de la transaction, les clients pourraient en effet se voir proposer un envoi par email ou téléphone et ainsi avoir à transmettre leurs coordonnées personnelles à la caisse. Plusieurs acteurs de la grande distribution, comme Carrefour, utilisent actuellement ce système – en marge des programmes de fidélisation, qui leur permettent déjà d'identifier leur clientèle. Pour les commerçants qui devront se plier à la mesure dès 2023, de jeunes entreprises comme Limpidius ou Yavin proposent des systèmes d'envoi de tickets dématérialisés reliés à des logiciels de caisse.

Enrichir la base clients

À terme, les données potentiellement récoltées par les enseignes lors des transactions leur permettraient d'enrichir leur base clients de manière exponentielle, bien plus rapidement qu'avec les programmes de fidélisation de clientèle. Si ce recueil de données est tout à fait légal, son utilisation reste controversée. En effet, avant de transmettre une publicité à un client ciblé, une enseigne devrait en théorie s'assurer que ce dernier accepte la transmission de messages à caractère publicitaire par écrit, en cochant chacune des cases correspondant aux différentes utilisations des données. Pour la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL), il est clair que la fin du ticket de caisse papier, et la dématérialisation du reçu de transaction ne saurait justifier « d'autres finalités, notamment de prospection commerciale ». À l'heure actuelle, la procédure de consentement reste floue et les professionnels du secteur sont en attente du décret d'application de la loi anti-gaspillage. Cette zone d'ombre n'a pas échappé aux start-ups. Pour limiter l'éventuel temps d'attente supplémentaire aux caisses lors de la récolte du consentement des clients, Yavin propose notamment de « reconnaître » la carte bancaire des clients avec accord pour que ces derniers reçoivent automatiquement leur ticket de caisse lors d'une prochaine transaction au sein de la même enseigne.

14 commentaires

  • 09 août 12:02

    En fait au lieu de nous délivrer un ticket de caisse ils veulent nous délivrer du ticket de caisse. Le ticket papier permet de vérifier SUR PLACE, qu'il n'y a pas d'erreur. Et il y en a souvent. Et rarement au profit du client. C'est bizarre, non?


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