Après une période de récession sans précédent, la zone euro a terminé l'année 2021 avec un taux de chômage de 7 % de la population active, son taux le plus faible depuis 1998. Le plan de relance européen de plus de 800 milliards d'euros, qui a soutenu prioritairement les pays les plus impactés, a donc bien porté ses fruits.

En Europe, le chômage est au plus bas / iStock-AlxeyPnferov
Une population active proche de son niveau d'avant la crise sanitaire
La réactivité et la solidarité de tous les acteurs économiques européens ont permis un redémarrage inespéré. Le commissaire européen à l'économie, Paolo Gentiloni, se félicite de la gestion de cette crise, beaucoup plus performante que l'approche de la crise financière de 2008. Après cette récession, sept ans avaient en effet été nécessaires pour que la zone euro retrouve son niveau précédant. L'UE comptait, en décembre 2021, 11,5 millions de chômeurs, soit 1,85 million de moins sur un an. Le nombre de demandeurs d'emploi a chuté de 12,6 % en 2021, et le marqueur important du taux de chômage chez les jeunes, descendu à 14,9 %, a perdu 1 % par rapport à fin 2019. Par comparaison, le taux de chômage aux États-Unis reste supérieur à celui d'avant la pandémie, avec 3 millions d'emplois à rattraper pour retrouver son niveau antérieur. Plusieurs mesures de soutien ont rendu possible cette embellie inattendue. D'une part, le maintien d'une activité partielle a permis de maintenir les contrats de travail, même pendant la période la plus difficile. D'autre part, l'État a soutenu les entreprises en prenant en charge certaines de leurs charges fixes. Enfin, les entreprises ont toujours eu accès au crédit, grâce aux garanties publiques, ce qui leur a permis de garder la tête hors de l'eau. Le nombre de faillites comptabilisées en 2021 a ainsi pu être limité à 28 000, soit deux fois moins qu'en 2019.
Une bonne nouvelle, oui mais...
La situation est néanmoins très variable selon les pays, même si le nombre de chômeurs diminue dans toute la zone euro depuis septembre 2021 (hormis la Lettonie). Si la République tchèque, la Pologne et l'Allemagne frôlent le plein emploi, avec un taux de chômage respectif de 2,1 %, 2,9 % et 3,2 %, l'Espagne ou la Grèce sont encore loin de la sortie du tunnel, avec 12 % et 13 %. La conséquence de cette relance massive est une tension grandissante du marché du travail dans certains pays de l'UE. La Commission européenne note, dans sa dernière enquête, qu'environ 25 % des entreprises de l'industrie et des services ont des difficultés pour recruter. Outre le fait que cette pénurie freine la production, ce qui accentue les problèmes d'approvisionnement, elle est également susceptible d'engendrer une hausse des salaires, et, par ricochet, une augmentation de l'inflation. Les revendications des salariés semblent pour l'instant freinées par les mesures prises par les gouvernements européens pour réduire l'impact de la hausse des prix de l'énergie. En Allemagne, le nouveau gouvernement fait cependant figure de bon élève en matière d'évolution salariale, en projetant une augmentation de 25 % du salaire minimum en octobre prochain. Il entend ainsi montrer qu'il accepterait que les entreprises mettent la main au porte-monnaie pour limiter une paupérisation de la population.
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