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Elles se retrouvent ruinées, après avoir investi dans des logements fantômes
information fournie par Le Figaro 01/07/2023 à 07:00

Pensant acquérir des biens immobiliers, une cinquantaine de victimes a été arnaquée par un marchand de biens. En lieu et place des logements se trouvaient en fait des ruines ou des parcelles vides.

Célia et sa belle-sœur Chrystel pensaient faire une bonne affaire en achetant plusieurs logements auprès d’un marchand de biens (un professionnel qui achète et revend des biens immobiliers en son nom) afin de les mettre en location . Mais elles sont en réalité copropriétaires d’appartements dans un immeuble à Luçon, en Vendée (85) dont il ne reste que la façade. Chrystel et son mari ont déboursé 291.000 euros pour un appartement dans cet immeuble. La somme s’élève à 562.000 euros pour Célia et son époux qui ont acquis un autre logement dans ce même immeuble.

L’acte de vente de Célia décrit pourtant un 3-pièces avec cuisine aménagée. « Vous avez acheté la parcelle de derrière. Il n’y a rien », annonce à Célia un professionnel de l’immobilier. C’est un coup de massue pour Célia. « Le notaire a passé un acte avec l’ensemble des documents et diagnostics d’un bien qui n’existe pas », explique le professionnel. De son côté, Chrystel perçoit, au début, les loyers escomptés puis il devient de plus en plus difficile de toucher ces sommes . De même pour Célia. Cette dernière contacte une agence immobilière située à proximité de l’immeuble en question pour lui demander de venir voir les lieux. C’est là que l’agent immobilier effectue une vérification au cadastre et alerte Célia.

Une procédure judiciaire en cours depuis 12 ans

La jeune femme a également fait l’acquisition d’un autre immeuble avec ce même marchand de bien, pour 178.000 euros. Un édifice qui existe cette fois mais dans un état lamentable. Un arrêté de mise en sécurité a été signé par le maire de Rozay-en-Brie, en Seine-et-Marne (77), pour cet immeuble. Le bâtiment menace de s’effondrer sur les immeubles mitoyens. Le marchand de biens avait découpé l’ancien hôtel-restaurant en logements, sans permis de construire. Aujourd’hui, Célia et Chrystel ont perdu toutes leurs économies.

Le marchand de biens n’a pas arnaqué uniquement Chrystel et sa belle-sœur mais 50 victimes en tout, comme le relate Le Parisien . Les parents de Célia ont acheté deux appartements et aujourd’hui leur retraite est « flinguée », selon les mots de Célia. À chaque fois, le marchand de biens a utilisé la même méthode: il a été présenté par le biais d’une connaissance (pas encore au courant de la supercherie) comme une personne de confiance, avec qui il a déjà fait affaire. Il explique acheter des immeubles en ruine, qu’il découpe en appartements avant de les rénover entièrement puis il les vend et les met en location pour le compte des nouveaux propriétaires. Il assure s’occuper de tout de A à Z, du bien, des banques, du notaire et des locataires.

Une procédure judiciaire est menée à l’encontre du marchand de biens depuis 2011 mais elle est interminable. L’arnaqueur a été accusé d’escroquerie, de faux en écriture privée, d’abus de biens sociaux, de banqueroute par détournement d’actifs et a été placé en détention provisoire pendant 4 mois. En parallèle, les victimes ont demandé la nullité des ventes. La justice civile attend l’issue du procès pénal pour rendre son verdict. L’information judiciaire est toujours en cours selon le parquet de Créteil, 12 ans après. Les plaignants sont loin de voir le bout du tunnel.

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