Courbe d’adoption, nombre de parts des marchés, production limitée… Les indices des experts pour déterminer la valeur d’un cryptoactif par nature impalpable et très fluctuant.
Si l’on devait voter pour le trait qui caractérise le mieux les cryptomonnaies , c’est sans conteste leur extrême volatilité qui l’emporterait. Le bitcoin , qui est pourtant le cryptoactif le moins fluctuant, a affiché, entre le 4 mars et le 5 mars 2025, journée banale sans grandes annonces particulières, une variation de 7 % entre son cours le plus bas et son plus haut.
Pour l’ether et solana, les écarts respectifs se sont élevés à 8 % et de 9 %. Sans parler des jetons plus exotiques, à l’image de jito, dont la fluctuation, sur ces mêmes 24 heures, a atteint 29 % ! Et encore, c’est sans compter sur les déclarations du président américain , Donald Trump, qui enfièvrent régulièrement la cryptosphère et génèrent des pics de volatilité extrême sur quelques heures.
Quelle crédibilité ?
Faut-il pour autant s’interdire tout placement dans les cryptomonnaies ? À noter, tout d’abord, que ces actifs numériques ont été progressivement adoptés par la finance traditionnelle. Pour un nombre croissant d’investisseurs institutionnels, ils participent à la diversification de leurs portefeuilles. Mais qui dit extrême volatilité, dit ensuite stratégie d’épargne bien particulière.
« Mieux vaut placer un montant déterminé, à une fréquence établie à l’avance, par exemple 10 euros par jour, 70 euros par semaine, 300 euros par mois… Cette technique permet de lisser le prix d’achat dans la durée » , conseille Guillaume Eyssette, directeur associé du cabinet de gestion en patrimoine Gefinéo. Pour les épargnants prêts à investir sur une période de cinq à dix ans dans des cryptoactifs, la volatilité peut s’avérer une alliée, car elle permet d’acheter, en période de baisse, à un prix d’achat intéressant. Il est aussi important de comprendre sur quels critères se fondent les investisseurs pour déterminer la valorisation de ces produits numériques , par nature immatériels.
Il y a tout d’abord l’approche subjective qui consiste à étudier la courbe d’adoption, c’est-à-dire la vitesse à laquelle les investisseurs vont s’y intéresser. Si un nombre toujours croissant de personnes a entendu parler du bitcoin, une grande majorité d’épargnants n’en détiennent pas encore dans leur portefeuille. Récemment, le président Trump a acté par décret la création d’une réserve stratégique en cryptomonnaies qui détiendrait avant tout du bitcoin, mais aussi de l’ether, du solana, du XRP, du cardano.
Si, dans les prochains mois, les États-Unis décident de stocker dans leurs coffres numériques un montant important de cryptoactifs et si d’autres pays, comme le Brésil, le Japon ou la Russie, leur emboîtent le pas, ce sera un signal fort en faveur de la crédibilité de ces actifs. La communauté financière pourrait alors se mobiliser pour en acheter, faisant ainsi mécaniquement grimper les cours.
Comparé à de l’or numérique
Une approche en termes de parts de marché est également à appliquer. Le bitcoin est souvent comparé à de l’or numérique. Tout comme le métal jaune, ce cryptoactif a de la valeur parce que les investisseurs pensent qu’il en a. Autre similitude, la production de bitcoins est limitée dans le temps et, tout comme l’or, il ne rapporte rien (pas de dividendes), mais peut être échangé dans le monde entier.
L’or numérique présente en plus l’avantage d’être plus difficilement confiscable, car non palpable. « Actuellement, le stock mondial de bitcoins est valorisé à 1,6 trilliards d’euros, 10 fois moins que le stock mondial d’or, estimé à 16 trilliards d’euros, souligne Guillaume Eyssette. Si les épargnants estiment que la différence de valeur entre ces deux stocks pourrait se réduire à l’avenir, il paraît alors judicieux de détenir du bitcoin. » Un tel raisonnement peut s’appliquer aux autres cryptomonnaies, comme l’ether, par exemple, fréquemment comparé à de l’argent numérique.
Il faut cependant rester vigilant et ne pas croire que l’achat de cryptomonnaies est le jackpot assuré. Choisissez une plateforme d’échange qui est bien enregistrée auprès de l’Autorité des marchés financiers en tant que prestataire de services en actifs numériques (Psan) ou qui dispose d’un agrément européen répondant à la réglementation MiCA (Markets in Crypto-Assets). Par prudence, mieux vaut investir dans les cryptos les plus connues et ne pas y consacrer plus de 5 % à 6 % du montant de son patrimoine.
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