Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Cet immeuble atypique a été conçu par des experts du BTP, bois-terre-pierre
information fournie par Le Figaro 14/07/2024 à 08:00

À Boulogne-Billancourt, cet immeuble de 8 logements sociaux avec un commerce en rez-de-chaussée, mêle structure en bois, ossature en pierre et façade en terre crue.

Situé en face du marché de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), cet immeuble avec sa façade atypique a suscité quelques interrogations puis de la curiosité de la part du voisinage. Il faut dire que l’utilisation du pisé, ce mode de construction en terre cru, a beau être ancestrale, elle reste peu fréquente sous nos latitudes. C’est le bailleur social Seine Ouest Habitat et Patrimoine qui a tenté l’expérience en faisant travailler le jeune cabinet Déchelette Architecture qui compte déjà une référence en terre crue, la Casa Franca, que le Figaro immobilier avait visitée il y a quelques mois .

Après avoir procédé de manière plutôt artisanale à Paris, avec une façade réalisée longuement sur place, Emmanuelle et Philibert Déchelette ont voulu travailler de façon plus «industrielle» et moins coûteuse pour ce projet d’immeuble. Ils ont eu recours pour cela à une société spécialisée, toute jeune elle aussi, du nom de Terrio qui se présente comme «fabricant français de blocs en pisé préfabriqué» .

Des panneaux de 800 à 1200 kg

L’avantage de cette technique, c’est que la fabrication des blocs peut être lancée immédiatement en usine dès le début du chantier, sachant qu’il faut compter 3 mois de séchage. Ensuite, ces panneaux de 50 cm d’épaisseur pesant 800 à 1200 kg sont acheminés et assemblés sur le chantier. La société de gros œuvre «traditionnelle» STM-LBTP a été formée par Terrio pour assurer le montage de ces panneaux de terre. «C’est un matériau exceptionnel, s’enthousiasme Bastien Neufeind, cofondateur de Terrio. Ce sont des terres d’excavation ou de chantier, il n’y a donc pas d’exploitation de ressource pas plus que de cuisson, c’est recyclable à l’infini. Et la terre offre un grand confort d’été. Son seul impact carbone est lié au transport.» Problème: la technique reste encore coûteuse, même si Terrio estime que l’industrialisation du processus va permettre de réaliser de grosses économies et que ses coûts ont déjà été divisés par deux depuis sa création l’an dernier.

«Le coût global des travaux à 3000 €/m² reste élevé, reconnaît l’architecte Philibert Déchelette. C’est aussi pour cela que nous n’avons qu’une façade en terre, celle sur cour étant recouverte d’un bardage bois. La structure de l’immeuble est en bois CLT , la cage d’escalier a dû être faite en béton pour répondre aux demandes des pompiers et le soubassement est en pierre pour éviter l’humidité.» L’eau reste le seul ennemi des façades en terre et il faut donc leur donner des formes simples évitant toute rétention d’eau et s’assurer que les débords de toit sont assez importants pour éviter les ruissellements. Ces contraintes n’empêchent de donner un peu d’originalité à la façade, avec ce biais des encadrements de fenêtres orienté vers le sud pour faire entrer un maximum de lumière.

Terrain à 1 euro

«Nous avons retenu ce projet sur concours car l’utilisation de la terre crue nous semblait ultra-intéressante d’un point de vue environnemental avec cet aspect bas carbone, explique Anthony Cotteverte directeur du développement de Seine Ouest Habitat et Patrimoine. C’était vraiment l’occasion de tester ce mode de construction à petite échelle en restant ambitieux du point de vue architectural.» Il faut dire que le projet a été choyé par la ville de Boulogne-Billancourt qui a mis à disposition le terrain (qui accueillait auparavant une pizzeria) pour un euro symbolique tout en accordant 670.000 euros de subventions à cette réalisation. Les lieux accueillent désormais un chocolatier artisanal de la ville au rez-de-chaussée et 8 petits logements sociaux T1 bis sur ses 4 étages supérieurs. La terrasse végétalisée au sommet ne sera pas accessible. Côté loyer, il faudra compter de 7 à 14 euros le mètre carré selon les ressources du locataire.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Un budget 2026 cauchemardesque ?
    information fournie par Ecorama 01.04.2025 14:00 

    Si le niveau du déficit public en 2024 est meilleur qu’attendu à 5,8%, le budget 2026 s’annonce toujours éminemment compliqué, et même un "cauchemar" selon la porte-parole du gouvernement. A juste titre ? Les explications de Marc Vignaud, journaliste à L'Opinion. ... Lire la suite

  • Le taux du livret A pourrait chuter à 1,7 % en août prochain. (illustration) (rawpixel / Pixabay)
    information fournie par Boursorama avec Newsgene 01.04.2025 13:27 

    Après une première réduction en février dernier, le taux du livret A devrait encore chuter au 1er août 2025. Une baisse de 0,7 point est attendue. Mauvaise nouvelle pour les millions de Français qui possèdent un livret A : son taux devrait à nouveau baisser le ... Lire la suite

  • La vente aux enchères d'un bien immobilier peut offrir de belles opportunités (Crédits: Adobe Stock - IA)
    information fournie par BoursoBank 01.04.2025 12:00 

    Avez-vous déjà pensé à acheter un bien immobilier en passant par une vente aux enchères ? Cette méthode, souvent méconnue des particuliers, peut offrir de belles opportunités aux acheteurs, à condition d'être bien préparée en amont. Souvent méconnues, les ventes ... Lire la suite

  • Linaclub : la nouvelle SCPI d'Aestiam obtient le label ISR quatre mois après son lancement
    information fournie par Primaliance 01.04.2025 11:56 

    La société de gestion Aestiam franchit une nouvelle étape dans sa stratégie ESG avec l'obtention du label ISR pour sa SCPI Linaclub, lancée en octobre 2024. Cette certification – qui intervient rapidement après la création du fonds – souligne l'engagement d'Aestiam ... Lire la suite