Au terme d’une transformation audacieuse, une série de bâtiments parisiens disparates et obsolètes ont trouvé une nouvelle vocation. L’immeuble de bureaux des années 70 devient hôtel 5*, le studio photo revit en salle de sport et le parking est transformé en bureaux opérés.
Il aura fallu plus de 10 ans de travaux, des évolutions successives et pas mal de difficultés à surmonter pour que cette «Fondation» (c’est le nom de cet ensemble immobilier) voie le jour dans le 17e arrondissement de Paris, entre le parc Monceau et le village des Batignolles. À la manœuvre, le Groupe Galia, une structure familiale créée il y a 40 ans qui réalise aussi bien des boutique-hôtels que des bureaux ou du logement social. Et avec sa vocation de foncière, le Groupe ne manque pas de conserver en patrimoine certains de ces actifs. C’est évidemment le cas de cet ensemble emblématique de près de 10.500 m² où la société vient d’installer son siège. L’endroit qui s’ouvre progressivement au public dans les jours qui viennent fera office de carte de visite de la société, sur sa capacité à transformer des immeubles et à créer de nouveaux usages.
En l’occurrence, cette série d’immeubles de la rue Legendre (série qui s’est agrandie au fil du projet) ne présentait pas grand-chose de très attrayant sur le papier. Un immeuble de bureaux des années 60, plutôt disgracieux, donnant sur la rue, un parking tout en longueur derrière ce premier immeuble et un studio photo industriel pour compléter le tout. Avec quelques idées fortes, de bons architectes et accessoirement près de 100 millions d’euros de budget, ces structures dépassées ont laissé place à un luxueux hôtel de 58 chambres, 5000 m² de bureaux opérés, sans oublier 2000 m² de salle de sport avec une piscine de 25 m et un mur d’escalade de 10 m .
Un travail de scénariste
«Pour mener à bien ce projet, j’ai réalisé deux fantasmes, avoue Brice Errera, président du Groupe Galia: travailler avec PCA Stream et Philippe Chiambaretta dont j’admire particulièrement l’immeuble Cloud et, pour le design et l’architecture intérieure, l’agence américaine Roman&Williams dont les hôtels m’ont toujours fait rêver.» Une ambition devenue réalité et qui donne une bonne partie de sa personnalité au projet entre la touche esthétique très anglo-saxonne du cabinet new-yorkais et les choix structurants de Philippe Chiambaretta comme le fait de conserver la monumentale rampe hélicoïdale du parking et sa double hauteur au rez-de-chaussée. «C’était un chantier très complexe qui a connu de nombreuses difficultés, reconnaît le créateur de PCA-Stream. Nous sommes partis d’une base existante en essayant de conserver le maximum et ensuite, à la manière d’un scénariste il a fallu imaginer le scénario.»
Et c’est ainsi qu’est né un ensemble très hybride de lieux et services qui n’existaient pas ensemble jusque-là. D’un côté, un hôtel 5* avec sa brasserie ouverte sur le quartier au rez-de-chaussée, son restaurant plus gastronomique au dernier étage avec son bar sur le toit-terrasse. De l’autre, 5000 m² de bureaux avec des plateaux à partir de 750 m² (tout a déjà été loué) sur un mode bureau opéré. Ici pas de système de coworking ou de location au poste, les baux sont de 2 ans au minimum et concernent un plateau complet au minimum. Mais le service se veut hôtelier avec de très généreux espaces communs de réception (privatisables si besoin), un coffee shop et près de 1700 m² de terrasses et jardins. Et pour compléter le tout, l’ancien studio photo a été reconstruit et rehaussé pour devenir un club de sport de près de 2000 m² (confié au cabinet Fréquence architecture et décoré par Marika Dru). La piscine en sous-sol fait d’ailleurs la jonction entre l’hôtel et le club de sport puisqu’elle est accessible aux deux clientèles.
Mais si l’enveloppe des bâtiments est essentielle, créer un réel espace de vie qui fonctionne passe par une gestion professionnelle qui fait vivre ces lieux ensemble. Là aussi, c’est une structure maison qui est à l’œuvre avec Terlia, une structure adossée aux groupes Terrot et Galia. Avec son nom qui joue sur les bases des métiers de l’immobilier et aussi une forte résonance artistique, la Fondation promet des animations à venir, entre immersion créative, expositions ou DJ sets. Si les bureaux sont déjà opérationnels, l’hôtel ouvre à la fin du mois tandis que le club de sport démarrera au cours de ce deuxième trimestre (adhésion annuelle: 2700 euros).
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