La période électorale est propice - c’est bien connu - aux revendications de tous genres, dans tous les secteurs, qu’ils soient économiques ou sociaux. Pour le patronat français, l’un des enjeux majeurs du prochain quinquennat est la baisse des impôts de production, thématique qu’il juge par ailleurs trop absente de la campagne. Quelles sont les revendications du Medef, et, surtout, quelles sont les propositions des candidats sur ce volet ? Panorama…

Baisse des impôts de production : les attentes du Medef, les promesses des candidats / iStock.com - reinerplendl
Coûts de production d’une entreprise, de quoi parle-t-on ?
Les coûts de production correspondent aux estimations monétaires de toutes les dépenses réalisées au sein de l'entreprise, dans le cadre de la production d'un bien. Ces dépenses comportent : - Les coûts fixes ou les dépenses permanentes de l’entreprise, c’est-à-dire celles qui ne sont pas soumises au niveau de production, telles que le loyer des locaux, les salaires et traitements, les frais d’électricité, d’eau, de téléphone, etc. ; - Les coûts variables, c’est-à-dire ceux qui peuvent être augmentés ou diminués, en fonction du degré de production tels que les matières premières, les emballages… ou encore le pourcentage de taxes et impôts.
Le Medef à la manœuvre
« On ne parle quasiment pas d'économie et d'entreprise dans la campagne pour le moment […]. La France a pourtant besoin d'une croissance forte et responsable pour renforcer le pouvoir d'achat, rendre possible la transition écologique et financer notre modèle social » … Et puisque les candidats n’en parlent pas, c’est Geoffroy Roux de Bézieux, le Président du Medef, qui monte au créneau et dresse la liste des velléités du patronat, à savoir : - Un allègement du coût du travail avec un « transfert des cotisations patronales vers des prélèvements fiscaux (TVA ou CSG) », - Une nouvelle baisse des impôts de production, de 35 milliards d'euros sur cinq ans, afin de rattraper la moyenne européenne - Un renforcement des « marges de manœuvre existantes pour augmenter la durée annuelle sans nécessairement revenir sur la durée légale hebdomadaire », notamment avec un recours accru aux forfaits jours. - La pérennisation de la « prime Macron » dans les entreprises de moins de 50 salariés. - Une réforme du CET (compte épargne temps), ayant pour objectif de le « développer, monétiser et défiscaliser » - Une vision claire sur dix ans avec des signaux prix sur l'évolution du prix du carbone.
Quelle est la position des principaux candidats sur ces différents sujets ?
Si Emmanuel Macron, nouvellement candidat, ne s’est pas encore prononcé sur le sujet des impôts de production, son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’était tout de même interrogé en début d’année sur « la pertinence du maintien de certaines taxes… ». Sans surprise, les autres candidats de droite sont sur la même ligne : Valérie Pécresse (LR) souhaite ainsi toucher à la "C3S, qui est une taxe absurde sur le chiffre d’affaires qui se répercute en chaîne et en cascade sur toutes les entreprises". Marine Le Pen (RN) prévoit, elle, si elle est élue de supprimer la cotisation foncière des entreprises ainsi que la C3S mais uniquement pour les TPE/PME et dans les zones de relocalisation. Quant à Éric Zemmour ("Reconquête"), il promet, lui, de baisser les impôts de production de 30 milliards d’euros, mais il ne précise pas lesquels…Les partis de gauche sans nettement moins ambitieux sur le sujet : Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Yannick Jadot (EELV) ont clairement fait part de leur opposition à la baisse de 10 milliards d’euros décidée par le gouvernement, tandis qu’Anne Hidalgo ne s’est pas encore clairement prononcée.
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