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Âgée de 22 ans, elle n’a pas le droit de réserver un logement sur Airbnb
information fournie par Le Figaro 19/08/2020 à 06:00

Sa demande de location a été rejetée, conformément aux mesures imposées par Airbnb pour éviter les fêtes non-autorisées.

« C’est juste révoltant! » Aya, 22 ans, n’en revient pas. Désirant louer un logement à Paris pour visiter la Tour Eiffel avec deux amies, la jeune femme se rend sur le site d’Airbnb. À sa grande surprise elle reçoit une réponse négative de la part de la plateforme, raconte Franceinfo. « Nous n’avons pas pu effectuer votre réservation », peut-on lire en tête du message adressée par la société qui pointe des « risques de sécurité », notamment en cas de fête. « Ce qui n’était pas du tout dans notre programme », se défend la jeune femme.

La raison? Elle a moins de 25 ans et a moins de trois avis positifs sur son profil. Ce sont les deux nouvelles mesures imposées à ses utilisateurs par la plateforme depuis le 14 août. Testé au Canada et aux États-Unis, ce dispositif a été jugé concluant et s’applique désormais en France, en Espagne et au Royaume-Uni. L’objectif? Lutter contre les fêtes non-autorisées qui dégénèrent. « Je comprends si, par exemple, c’est basé sur des commentaires négatifs , déclare Aya, citée par Franceinfo. Mais sur une limite d’âge, ça n’a aucun sens! ».

Il est vrai qu’un locataire âgé de plus de 25 ans peut se montrer irresponsable et, à l’inverse, un jeune de 25 ans peut être discipliné. Interrogé à ce sujet par Le Figaro , Airbnb répond que « les tests ont été concluants dans la configuration choisie (à savoir interdire les locations aux moins de 25 ans)». Avant de rajouter qu’« elle se réserve la possibilité de faire évoluer le dispositif » en cas de dérives.

Des mesures non-discriminatoires

Sur les réseaux sociaux, cette affaire fait réagir.

« Le risque de discrimination existe car ce changement de conditions générales est contestable », affirme Me Romain Rossi-Landi, avocat à la Cour de Paris, contacté par Le Figaro . Ce spécialiste du droit immobilier reconnaît toutefois que les cas de fêtes non autorisées se multiplient à Paris. « Depuis mi-juin, les plaintes de voisins affluent à cause de locataires qui, en raison de la fermeture des boîtes de nuit, louent des logements pour faire la fête sans autorisation », raconte Me Rossi-Landi, qui défend plusieurs plaignants.

Contacté par Le Figaro , le Défenseur des droits estime, de son côté, que « mettre en place de telles restrictions n’est pas, en soi, discriminatoire ». L’autorité administrative invite Aya à la saisir « si elle s’estime victime de discrimination , mais également une association ayant comme vocation de lutter contre les discriminations ou encore un parlementaire ». En attendant, la jeune femme a trouvé la parade: demander à une de ses deux amies, plus âgée, de réserver le logement qu’elle souhaitait.

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