Certains investisseurs peuvent gagner de l'argent avec des taux négatifs. (© DR)
Les taux d’emprunt de nombreux États européens sont tombés en territoire négatif. Cela signifie que des investisseurs acceptent de perdre de l’argent pour en prêter. Comment un tel phénomène est-il possible ? Aversion au risque, réglementation prudentielle, recherche de plus-value et mécanique complexe des couvertures de changes... tour d’horizon des explications possibles.
Les marchés financiers ont-ils perdu la tête ?
De plus en plus d’États, principalement de la zone euro, émettent des obligations (bons du trésor) à taux négatifs et pour des durations de plus en plus courtes. Le 5 septembre, la France a par exemple placé 3,95 milliards d’euros à dix ans à -0,36%. L’Allemagne emprunte à des taux encore plus bas.
Comment les taux d’intérêt, sensés rémunérer un risque, ont-ils pu tomber sous zéro, induisant que le prêteur paye pour prêter son l’argent ? Non, les investisseurs ne sont pas devenus fous (ou adepte de la décroissance). Voici des éléments rationnels qui peuvent expliquer ce comportement surprenant.
Les banques n’ont pas le choixLes réglementations prudentielles imposent aux banques et assurances de détenir une certaine proportion de titres «sûrs», tels les emprunts d’État. Même à rendement négatif, elles se doivent d’en acheter.
Les banques commerciales sont par ailleurs taxées à hauteur de 0,5% sur l’argent qu’elles laissent dormir sur les comptes de la Banque centrale européenne.
Crainte de la déflationDans un environnement inflationniste, placer son argent à taux négatif c’est un peu la double peine. L’investissement est rongé par la hausse des prix et par le rendement.
En revanche, comme le souligne Schroders dans une récente étude, si l’économie venait à
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