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«Si l'inflation persiste, on ne va pas tenir» : la hausse des prix met les producteurs de sirop en difficulté
information fournie par Le Figaro 01/02/2022 à 17:24

Une augmentation significative de 20 à 30 centimes d'euros par bouteille ou bidon de sirop permettrait à la filière de s'en sortir (Crédits photo : Unsplash - Tariqul Alam )

Une augmentation significative de 20 à 30 centimes d'euros par bouteille ou bidon de sirop permettrait à la filière de s'en sortir (Crédits photo : Unsplash - Tariqul Alam )

Pour surmonter la crise, les siropiers français vont devoir répercuter la hausse de leurs coûts de production sur le prix des sirops.

Menthe, grenadine, citron… Les sirops à diluer avec de l'eau font partie des boissons rafraîchissantes préférées des Français. Fleuron de l'industrie agroalimentaire française depuis le XVIIIe siècle, la filière du sirop est aujourd'hui confrontée à l'explosion des prix des matières premières, dont les producteurs sont très dépendants.

Selon le Syndicat Français des Sirops, qui compte 17 entreprises et représente plus de 850 emplois directs, le sucre représente 65 à 90% du coût des matières premières utilisées pour fabriquer un sirop. Or son prix a augmenté de « 40% en moyenne » selon le président du syndicat Olivier Mercier, « 10% pour le sucre saccharose et 80% pour le glucose ». Les deux autres composants, les contenants et les fruits, ont également vu leurs coûts croître considérablement : « +50% pour les bidons d'acier, +15% pour le verre, +130% pour le cassis, +170% pour la framboise bio... » énumère Olivier Mercier. « Je n'ai jamais vu ça » témoigne-t-il, alors qu'il est dans le métier depuis de nombreuses années.

Pierres, feuilles, sirops… la grande nébuleuse des naturopathes

C'est un coup dur pour le secteur, qui avait opéré ces dernières années une transformation de fond de son industrie avec des contenants recyclables, des produits bio... qui ont nécessité des investissements colossaux. Si la plupart des adhérents du Syndicat Français des Sirops sont des « entreprises centenaires ou bi-centenaires qui représentent une spécificité du patrimoine alimentaire avec un savoir-faire ancestral » selon Olivier Mercier, ils l'ont tous alerté sur le caractère urgent de la mise en place de mesures. Lui-même le reconnaît : «Si l'inflation persiste, on ne va pas tenir » déplore-t-il. D'après lui, cette menace risque de « casser la dynamique de croissance et pourrait avoir des conséquences sur l'emploi ». Il appelle les clients et acteurs du secteur à reconnaître leur situation et à accepter une hausse significative des prix de vente.

En pleines négociations, la filière doit trouver un accord avec la grande distribution avant le délai légal du 28 février. Celle-ci est un acteur majeur, 80% des ventes de sirop étant réalisées en grandes surfaces. « On négocie, on négocie » assure Olivier Mercier, sans cacher que « c'est très compliqué ». Selon lui, une augmentation significative de 20 à 30 centimes d'euros par bouteille ou bidon de sirop permettrait à la filière de s'en sortir. Les Français achètent en moyenne 3 à 4 bidons de sirop par foyer et par an. «Cela restera donc une augmentation limitée, peut-être 1 euro par an par foyer. Ça me paraît raisonnable » ajoute celui qui est également directeur général de Britvic France, détenteur de Teisseire. « On demande à nos clients de nous aider à faire face en ces temps compliqués. On n'est pas dans un enjeu de marge, mais dans une logique de préservation du patrimoine alimentaire français et de préservation de l'emploi » précise-t-il.

«Rester positif»

Tous les producteurs de sirop ne sont pas inquiétés de la même manière par la menace inflationniste. Marc Chenue, artisan siropier à Chevreuse dans les Yvelines, souhaite « rester positif ». Il observe aussi la hausse des prix, mais il assure que ça ne change rien pour lui, ou presque. « C'est l'augmentation du prix du verre qui nous a fait le plus peur » explique le seul siropier d'Île de France. Celui qui n'utilise que des bouteilles en verre consignées pour ses sirops parle d'une hausse de 10% survenue à partir de novembre 2021. Mais « pas assez pour qu'on batte de l'aile » soutient-il. Il faut dire que son chiffre d'affaires n'a pas été impacté par la crise. « Nous sommes une petite structure alors nous nous adaptons plus facilement » confie Marc Chenue. L'artisan, qui compte bientôt diversifier son activité en proposant des formations professionnelles, est conscient que « ce doit être plus dur pour les grosses entreprises ».

Les spiritueux, c'est aussi une affaire de terroir

L'industrie du sirop, qui produit plus de 200 millions de litres par an pour 1,5 milliard de litres dilués consommés, représente un chiffre d'affaires annuel de plus de 420 millions d'euros, dont environ 90% est réalisé en France. L'Hexagone est ainsi le deuxième plus gros consommateur de sirop en Europe derrière le Royaume-Uni. Ce sont deux Français sur trois qui en consommeraient chaque année. Le parfum star, représenté par un volume de vente conséquent d'environ 30% : la grenadine.

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