
Une étude montre que les Français s’intéressent aux placements immobiliers mais en perçoivent parfois mal les risques. (Crédit photo : Shutterstock)
SCPI, OPCI, crowdfunding immobilier… Les Français sont nombreux à s'intéresser à ces placements. Mais en comprennent-ils vraiment les risques ? Une étude qualitative réalisée par CSA pour l'AMF révèle des perceptions parfois biaisées ou incomplètes.
Les placements immobiliers séduisent les épargnants, portés par leur image de sécurité et de rendement. Pourtant, une meilleure information reste essentielle pour permettre des choix éclairés. À l'ère du numérique et des influenceurs financiers, la pédagogie sur les risques — notamment la liquidité — n'a jamais été aussi importante. Le point sur les enseignement de l'étude qualitative « Placements immobiliers : perception des risques et de la liquidité » menée par CSA pour l'AMF (Autorité des Marchés Financiers).
Un attrait fort pour la performance
Pour les épargnants interrogés, la rentabilité est le principal critère de choix. SCPI, OPCI ou projets de crowdfunding sont perçus avant tout comme des moyens de faire fructifier leur patrimoine. L'idée de rendement régulier, parfois élevé, l'emporte souvent sur la compréhension fine des produits.
Cette priorité donnée à la performance s'accompagne d'une tolérance accrue au risque. Contrairement aux études passées, les participants déclarent être prêts à prendre plus de risques, notamment parce qu'ils disposent de « matelas » de sécurité (livrets, liquidités) ou qu'ils se forment activement via les réseaux sociaux.
La liquidité : une notion mal comprise
Bien que le concept de liquidité — c'est à dire la possibilité de récupérer rapidement son argent — soit globalement connu, il reste mal appréhendé dans le détail. Par exemple, les SCPI sont spontanément vues comme peu liquides à cause de l'horizon de détention conseillé (souvent 10 ans) et du processus de revente complexe. Beaucoup pensent même qu'ils devront trouver eux-mêmes un acheteur.
Concernant les OPCI, la situation est ambivalente : bien que leur liquidité soit théoriquement meilleure, les épargnants interprètent parfois mal les délais de retrait (jusqu'à 12 mois en cas de plafonnement), les confondant avec une règle systématique. Cette mauvaise interprétation entraîne une perception exagérée du risque.
Le crowdfunding immobilier, jugé rassurant
Paradoxalement, les plateformes de financement participatif inspirent davantage confiance. Grâce à des interfaces claires, un langage accessible, des projets concrets et un ticket d'entrée faible (souvent 100 €), elles séduisent. Le taux de rendement affiché — parfois 12 % — occulte la perception du risque.
Pourtant, ce type d'investissement comporte des risques élevés, notamment la perte totale du capital en cas de faillite du porteur de projet. Ce danger, bien que mentionné dans les documents d'information, est souvent sous-estimé ou mal compris.
Un besoin de pédagogie renforcé
L'étude souligne que les documents d'information financière, bien qu'utiles, restent parfois trop longs, trop techniques, voire décourageants. Les termes complexes ou les formulations floues nuisent à la compréhension des risques, en particulier chez les non-initiés.
Parmi les recommandations proposées : mettre en avant les risques via des encadrés visuels, vulgariser le langage, ou encore proposer des contenus interactifs comme des vidéos explicatives ou des chatbots.
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