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Retraitée, la concierge de la mairie de Paris ne veut pas quitter sa loge
information fournie par Le Figaro 13/04/2023 à 06:00

(Crédits photo : Wikimedia Commons - Lviatour )

(Crédits photo : Wikimedia Commons - Lviatour )

L'ancienne gardienne de l'Hôtel de Ville de Paris est indélogeable. Elle reste même insensible aux menaces d'expulsion de la mairie et à la décision du tribunal administratif qui lui enjoint de quitter les lieux.

L'Opéra Garnier a son fantôme mais l'Hôtel de Ville aussi. Enfin presque. La concierge de la mairie est à la retraite depuis 10 ans mais elle refuse de quitter son logement de fonction et son ombre ne cesse de planer. Annick Laloum est tenace, elle ne compte pas lâcher le morceau et un beau morceau qui plus est, un duplex en plein cœur de Paris, même s'il serait vétuste aujourd'hui. Le mot «concierge» reste d'ailleurs inscrit au-dessus de la porte en bois, sur le côté du parvis de l'Hôtel de Ville, comme si la présence de la vieille dame était gravée dans le marbre.

À 72 ans, elle est aujourd'hui occupante sans droit ni titre après avoir occupé légalement la loge pendant 40 ans. Et rien ne semble pouvoir la déloger. Ni l'avertissement de la Ville qui l'a informée en 2013 qu'elle atteindrait d'ici un an la limite d'âge de l'emploi et perdrait ainsi son logement de fonction, ni la demande de l'administration de quitter les lieux dans un délai de trois mois, en octobre 2020. Une fois ce délai passé, la Ville a mis fin à la jouissance à titre gracieux du logement de fonction et a fixé une indemnité d'occupation mensuelle de 437 euros. Un montant qui passe à 656 euros quatre mois plus tard puis à 874 euros au-delà de six mois.

Le rétropédalage de la mairie de Paris

La mairie propose pourtant des solutions alternatives à la concierge comme des offres de logements sociaux mais l'épouse de l'ancien huissier de Jacques Chirac, décédé depuis, refuse d'entendre raison. « C'est un sacré personnage. Lorsqu'elle était en fonction, tout le monde la connaissait. [...] Elle est cash, parle fort, avec un accent campagnard, et en impose avec sa grande taille », commente un agent municipal auprès du Parisien . La vieille dame est aussi connue pour son lien affectif avec Jacques Chirac à qui elle tricotait un pull à chaque anniversaire et pour sa passion pour les ragots de la mairie.

La Ville, au pied du mur, n'a plus d'autre choix que de saisir la justice, qui lui fait droit. Le tribunal administratif de Paris enjoint à l'ancienne gardienne entrée en fonction en 1974 de rendre les clés de sa loge, sous peine de devoir s'acquitter de 50 euros par jour de retard. Il autorise la Ville de Paris à l'expulser. En septembre, un huissier se présente à la loge pour mettre la décision de justice à exécution mais Annick Laloum est absente. Selon la Ville, elle occupe le logement par intermittence seulement. L'huissier repart donc bredouille.

Quelques mois plus tard, c'est un coup de théâtre. La Ville qui avait pourtant saisi la justice a changé de ton aujourd'hui. Il n'est plus question pour la mairie de Paris de mettre dehors cette occupante pourtant sans droit ni titre. « Elle est âgée, on ne met pas les gens à la porte comme ça », assène Ian Brossat (PCF), adjoint à la mairie chargé du logement, contacté par Le Figaro , qui ne se montre pas prolixe sur cet épineux sujet. Effectivement, Annick Laloum se déplace avec une canne et arpente tant bien que mal la cour de l'Hôtel de Ville. À croire que la fameuse concierge a encore de beaux jours devant elle, dans son ancien logement de fonction toujours.

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