Une majorité d'actifs craint de ne pas disposer de ressources suffisantes à la retraite. Et quatre Français sur dix pensent travailler jusqu'à 65 ans, selon une étude du Cercle des épargnants.
Disposera-t-on de suffisamment de moyens financiers pour bien vivre sa retraite? La question inquiète toujours la majorité des Français (61%), selon une étude du Cercle des épargnants et de CSA. Sans surprise, ce sont les actifs (56%) qui redoutent le plus «de ne pas avoir suffisamment de ressources pour vivre correctement». Les employés (74%) qui ne disposent pas d'un matelas d'épargne financière sont les plus inquiets. A contrario, les retraités, qui font déjà l'expérience de cette nouvelle vie, sont nettement plus confiants (69% d'entre eux indiquant disposer de «ressources suffisantes»).
Malgré les réformes de ces dernières années, le financement des retraites reste la première préoccupation des Français (60%), loin devant l'assurance-maladie (l'écart se creuse note l'étude), l'aide au logement et les allocations chômage (moins citées cette année comme une préoccupation prioritaire, constate l'étude). Mais, la dépendance préoccupe encore peu (17%).
Les Français sont très largement convaincus qu'il est indispensable d'agir à nouveau pour maintenir le montant des retraites. Parmi les solutions envisagées pour sauver les régimes de retraites déficitaires, une courte majorité (21%) propose de reculer l'âge légal de départ de 62 à 65 ans. Quatre sondés sur dix pensent d'ailleurs rester en activité jusqu'à l'âge de 65 ans ou plus! Un pessimisme surtout ressenti par les cadres (58%) et les 25/34 ans.
Les Français misent surtout sur l'assurance-vie
Pour pérenniser le système, d'autres (20%) proposent de développer les produits d'épargne retraite, soit à titre individuel soit dans le cadre de l'entreprise. L'allongement de la durée de cotisations à 43 ans, dès cette année, est aussi envisagé (14%). «Néanmoins, il est important de noter que 40% des actifs ne jugent aucune de ces propositions comme une solution en soi pour pérenniser le système des retraites», souligne l'étude du Cercle des épargnants.
Pour l'heure, les Français sont un peu plus nombreux que l'an dernier à épargner pour leurs vieux jours (55% contre 51% en 2014). Mais, «le contexte économique ne permet pas à tous ces épargnants de le faire de manière régulière», explique l'étude. «L'épargne est bien plus une question de moyens financiers qu'une question d'inquiétude», souligne l'économiste Jean-Paul Betbèze. Contrairement aux idées reçues, les moins de 35 ans se sentent également concernés par le financement de leurs vieux jours pourtant très lointains.
Sans surprise, les Français privilégient toujours la sécurité. Malgré l'envolée de la Bourse, ils misent surtout sur l'assurance-vie (36%). Le livret A, victime d'un véritable désamour depuis que sa rémunération est tombée à 1% net, arrive loin derrière (8%). Suivent, les autres produits financiers comme le Perp, (produit d'épargne retraite qui reste peu connu), les contrats Madelin (pour les artisans, commerçants et professions libérales) et le PEA. Dans un contexte de taux d'intérêts bas, «20% des sondés disent envisager de réallouer leur épargne vers l'immobilier, 12% de moins épargner et seulement 6% envisagent d'épargner sur des produits plus risqués», note l'étude. Pourtant, depuis le début de l'année, le Cac 40 a déjà gagné plus de 20%.
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